jeudi 20 octobre 2011

ça sent la fin...

Bah oui, un mois que je n'ai pas écrit mais vous aurez compris que la fin du stage approche et ça veut dire évaluations et mémoire à terminer absolument car Chouchou revient le 29 donc... dans 8 jours !

Pour vous faire patienter en attendant le récit de nos dernières expéditions dans la forêt amazonienne et sur les îles Galapagos, je vous propose une visite rapide à la Capilla del Hombre, le musée qui abrite les œuvres gigantesques de Guayasamin, un des peintres équatoriens les plus célèbres de ce siècle.

La Capilla del Hombre (Chapelle de l'homme) se trouve dans le quartier de Bellavista à Quito, il est sur les hauteurs d'où son nom de "bellevue" car il jouit d'un panorama sympathique sur le volcan Pichincha.



La visite commence par la coupole de cette chapelle inédite. L’œuvre incomplète qui y est présentée est "Potosi" en référence à la ville bolivienne qui fut un puissance économique il y a quelques siècles à cause des mines d'argent de son cerro rico. Malheureusement, les Espagnols y envoyaient par millions des esclaves mourir pour s'enrichir, eux. La coupole en niveaux de gris, noirs et blancs avec un orifice en son sommet présente donc les hommes prisonniers qui tentent de s'échapper et de rejoindre la lumière, la vie. Impressionnant.



La visite se poursuit avec différents tableaux dont une suite de portraits inspirés des visages qu'a pu croiser le peintre lors de son périple latinoaméricain. De la tristesse à l'espérance en passant par la colère, c'est une suite de 19 aquarelles je crois. Ma préférence va à l'espérance.

 Plus loin, la famille.


 Ou encore les mutilés, un ensemble de six toiles que Guayasamin a mis un an à peindre mais 7 ans à concevoir. De fait, chaque partie peut être déplacée tel un casse-tête et qu'importe la combinaison, il y aura toujours des connexions ou dans les formes ou dans les couleurs, incroyables, non ?


Plus loin, l'oeuvre intitulée Lidice rend hommage aux morts de cette ville d'ex-Tchécoslovaquie qu'ont bombardée les nazis. C'est un peu son "Guernica" à lui (tableau de Picasso représentant le bombardement franquiste de ce village espagnol éponyme).


 A côté, une oeuvre célèbre de l'artiste alliant le bleu et le jaune, "Mestizaje". Tel un enfant qui se réveille, il représente la nation latinoaméricaine qui sort du joug de la colonisation espagnole (les 500 ans).


La visite se poursuit, Guayasamin était fasciné par le volcan Pichincha voisin et le peignit des centaines de fois de manières très différentes.




A l'étage inférieur, une oeuvre de 30 mètres sur 3 que l'on pouvait apercevoir d'en haut représente la mort du taureau (symbole de l'Espagne) sous les griffes du condor, symbole des Andes.



Plus loin, des oeuvres célèbres et fortes de Guayasamin nous sont présentées : la tendresse et "lagrimas de sangre", larmes de sang, oeuvre qu'il créa en 1973 lors du coup d'Etat de Pinochet au Chili. En effet, trois hommes forts moururent alors Salvador Allende, Pablo Neruda et Victor Jarra. Guayasamin leur rend ici hommage.





Enfin, le tour s'achève avec la galerie photos où on découvre que F. Mitterand est passé par là ainsi que Caroline de Monaco, si si, qui est venu en personne pour que Guayasamin lui fasse son portrait !

Détour final par la boutique, des reproductions et des cartes postales en souvenir, la balade fut bien intéressante !

Des bisous à vous tous, bon week-end !

samedi 24 septembre 2011

Récupération à Cuenca

Cuenca... j'étais déjà passée par ici avec Clem il y a deux mois le temps d'un week-end et la ville m'avait plu : tranquille, agréable, une architecture coloniale, son marché mais il avait plu et il faisait un peu froid mais tout de même, on n'avait pu faire la connaissance de Cécile, baroudeuse désormais rentrée en France et on avait été faire un tour du côté des villages de Gualaceo pour sa feria dominicale, Chordeleg pour son orfèvrerie et Sigsig pour son association de faiseuses de chapeaux. Bref, on avait aimé et pour les détails et photos, c'est ici.

En ce mois de septembre c'est avec Chouchou que je redécouvre la ville, des rues jusqu'alors inconnues, d'autres découvertes culinaires avec le restaurant Raymipampa sous les arcades de la place principale où je me suis régalée d'un locro de papa. Rien d'exceptionnel mais des saveurs familières : une soupe onctueuse de pommes de terre avec de l'avocat (si, si) et du fromage frais, miam ! De plus, nous sommes allés visiter un des musées de la ville (qu'on avait manqué avec Clem) et nous avons pu découvrir de nombreuses statues qui valent le détour...


La soupe (miam) "locro de papa"




Sceaux
Notre première journée à Cuenca, le jeudi, s'est donc concentré sur la promenade, la découverte et quelques emplettes ! Et la spécialité à Cuence c'est le panama, les chapeaux en paja toquilla. Nous sommes donc partis à la recherche de l'atelier du Señor ??? dans la calle Tarqui et wah ! un truc authentique comme j'aime donc des photos et des achats de Chouchou pour lui mais aussi pour Annie et Christian ;-) On y est même passé deux fois donc on a eu le droit d'aller au deuxième étage dans l'antre des chapeaux mais là, j'avais pas l'appareil :( Néanmoins, voici quelques clichés...

de la balade :

La nouvelle cathédrale, incontournable







Et de l'atelier de fabrication de chapeaux !!!


Carnet de commandes













Et vendredi, pour notre dernière journée en vadrouille, on a loué une petite voiture pour se balader. Première étape : l'unique site inca encore conservé en Equateur... les ruines d'Ingapirca. On avançait bien sur la route mais c'était sans compter sur la fin l'absence de panneaux de signalisation (alors que gros site touristique) ou bien l'un d'entre eux qui tourne avec le vent et qui nous a fait faire demi-tour alors qu'on touchait au but, grrrrrrrr ! Des km pour rien, des aller-retours, des gens du coin qui nous envoient sur de mauvaises pistes et au final une arrivée sur site trois heures plus tard... Fatigués, un peu énervés (enfin surtout moi agacée par ma boulette) et nous arrivons donc la faim au ventre et un peu blasés (enfin, moi encore surtout) car une entrée payante à 6$ c'est assez rare ici et donc cher mais en plus, si c'est pour avoir accès à un site dénué d'explications et bien, on n'en profite pas des masses (comme les touristes qui viennent ici en masse)... Et donc un peu blasés et déçus, il a bien fallu qu'on s'occupe d'où une session jump-photos, un tour de lamas et au final, tout de même la visite des ruines, ancien lieu de culte construit en 1400 et aujourd'hui fierté du peuple cañari.



Ingapirca et à droite, le temple du soleil










Ingapirca
Le tour terminé, on remonte en voiture, on fait une pause glace de Salcedo pour faire découvrir un truc typique à Chouchou : une glace en forme de pyramide ronde originaire de la ville de Salcedo au sud de Latacunga. Quatre étages de couleurs pour quatre parfums : lait, mûre, naranjilla et taxo (les deux derniers étant des fruits typiques d'ici que je vous ai déjà présentés).

Le taxo
La naranjilla
Pour profiter du fait que nous avons une voiture, nous décidons de faire un tour pour rentrer sur Cuenca, pour voir d'autres paysages et notamment passer par le parc national de Cajas... mais avant ça, petit détour par Zhud, Voluntad de Dios (Volonté de Dieu oui, oui ça s'appelle comme ça), la Troncal et là, ô surprise et doux souvenir pour Chouchou, nous descendons de la Sierra (région andine d'altitude où nous avons traversé de nombreuses zones de brouillard sur une route de merde, la petite voiture en a vécu) pour atteindre la région de Guayas et sa chaleur humide, ses habitantes en short, les gens qui vivent dehors dans des maisons de bois, des cabanes, des villages le long de la route, la partie donc occidentale et équatoriale pour le coup du pays ! Changement radical, les palmiers, les bananeraies à perte de vue, les mobylettes et autres scooters, les sensations de moiteur, Tristan est ravi (ça lui rappelle le Gabon)... moi aussi j'apprécie même si j'ai les yeux sur ma montre et qu'on n'est pas super en avance pour la suite du programme de la soirée (en truc surprise ou presque mais qui a lieu... à Cuenca). Nous suivons la route jusqu'à Puerto Inca bien que ce ne soit pas sur ma modeste carte du Lonely Planet et on cherche à récupérer la route au niveau de Jesus Maria... c'était sans compter sur le manque de panneau et notre sens de l'orientation donc là encore, on fait des aller-retour sur le même tronçon de route sans trouver, des travaux en plus, des bouchons et de stypes qui ne savent pas gérer le trafic, qui te disent de t'engager sur une route à une voie quand les autres s'engagent aussi en face, je te jure !!! Enfin, on parvient au bled et là, euh... encore 115 km avant Cuenca (donc 2 heures au moins, il est 17h).



Heureusement la route est en bon état - pour une fois- , pas trop de circulation, un peu de brouillard quand on remonte en altitude, le coucher du soleil et des couleurs sympa, un pilote de qualité font qu'on arrive enfin au parc national et que là, même si la lumière du soleil n'est plus, la clarté nous fait halluciner des paysages magnifiques. Des montagnes aux allures de Nouvelle Zélande, des lagunes et donc le reflet des montagnes dans le miroir d'eau, trop beau ! On en vient à regretter de ne pas avoir programmé un jour de plus pour de la rando ici parce que c'est hallucinant... enfin, on trace la route.

Parc national Cajas
Ouf, Cuenca et ses bouchons, grrrrrrrr, parce qu'il nous faut ressortir de la ville vers le sud pour nous rendre à Baños, ville thermale où se trouve un centre de bains de haute qualité, piedra de agua... On l'a bien mérité après toutes ces randos, non ? Sauf que oui, avec tous ces détours, on y arrive, il est 19h30 et ça ferme à 21h, le personnel nous dit que pour profiter du soin tip top de luxe, on est juste, il faut 2 heures normalement donc après hésitations et encouragements de Chouchou, on le fait quand même parce que bon, on n'est pas venu là pour rien et donc...

Piedra de agua
Au programme :
  • hammam,
  • bain de boue,

  • jacuzzi privé dans une petite grotte


  • puis bain de vapeur privé dans une boîte, haha !


Avec tout ça, on sort détendu même si ça a été un peu speed tout de même et on repart sur Cuenca passer notre dernière soirée hors de Quito. Dîner au café Eucalyptus accompagné d'un concert de musique latina (salsa et bachata), de quoi nous motiver une nouvelle fois pour nous y mettre à mon retour en France !

Dernière nuit hors-les-murs puis le lendemain, samedi matin, dernières courses : encore des chapeaux et... une paire de boucles d'oreille pour moi souvenir du... Cotopaxi bien sûr ! Faites à la demande selon photo de nous par un artiste du paseo artesanal de Cuenca, un monsieur adorable et de talent ! On est tombé sur lui par hasard et je devais récupérer les boucles ce matin-là sauf que c'était sans compter sur un contre-temps de sa part donc son absence... et mes boucles alors ??? il faut qu'on file nous, y'a l'avion... Retour à l'hôtel, on charge les sacs dans la voiture et on est reparti en espérant qu'il sera arrivé... un trafic terrible, je descends de voiture et file à pied, j'y arrive, essoufflée et OUIIIIIIII, il est là et me tend mes bijoux ! Yesssss ! Si ça c'est pas la classe et pour rien du tout, figurez-vous 1,50$ les boucles d'oreilles ! On hallucine mais on est content !


Je repars vite, retrouve Tristan dans les bouchons (il a un peu avancé certes) mais l'heure tourne aussi... décollage à 11h50, il est 11h, on est en plein centre ville... Bon, Cuenca c'est pas grand non plus mais les bouchons + les feux + mettre de l'essence + rendre la voiture de loc + retirer les billets, on est pas en avance... et puis enfin, tout est fait, sans souci, contrôle de sécurité et porte d'embarquement pas encore ouverte, "on met de l'essence" aaaaaaaaaaaaah, on est donc en avance, ouf !

Vol retour à gauche pour essayer de voir le Chimborazo cette fois, c'est le chouchou de Chouchou parce que c'est LE plus grand mais bon, avec les nuages, on réussira juste à en distinguer le bout mais faut bien regarder... En attendant, Tristan s'amuse et on retrouve en 45 minutes la capitale mais c'était sans compter sur les deux heures de bus qui ont suivi pour rentrer chez moi !


Chimborazo caché !

Enfin, nous sommes rentrés, derniers moments à partager, bagages à boucler, photos à récupérer et dernière soirée en amoureux... un départ toujours difficile mais c'est le dernier et puis, on se retrouve vite car il est de retour le 29 octobre pour vivre les deux dernières semaines de stage avec moi (bah oui parce qu'on rentre ensemble cette fois le 13 novembre !) et connaître la forêt amazonienne et les îles Galapagos ! Il n'est pas formidable mon Chouchou ?

Bisous à vous tous et merci de suivre ces aventures en terre équatorienne ! à très vite !