jeudi 28 avril 2011

News en bref

Salut la compagnie,

les parents partis, c'est la reprise pour tout le monde ici ou là-bas. Ici donc, les cours du matin suivent leur marche. Une première évaluation a eu lieu et elle est relativement satisfaisante. Les cours de l'après-midi devraient commencer sans trop tarder... Il n'y a qu'à attendre mon retour car et oui, si vous avez lu les derniers billets, on m'a proposé d'accompagner le groupe en formation "Peacekeepers" pour sa dernière semaine d'évaluation et pour la cérémonie de remise du diplôme du côté de Manta, sur la côte pacifique. L'occasion d'aller découvrir cette partie-là du pays, de profiter de températures plus chaudes et des eaux turquoises. Je pars donc cet après-midi en avion militaire avec le groupe et je serai de retour jeudi prochain normalement donc voilà.



Si c'est possible, je vous tiendrai au courant de mes découvertes, l'appareil-photos sera de la partie.
Des bisous à vous tous et un bon week-end ! Profitez bien du soleil printanier quasi estival qui règne par chez vous.

Et bonnes vacances de printemps à ceux qui en ont !

vendredi 22 avril 2011

Vendredi saint à Quito

Cucurucho du Vendredi Saint

A midi, aujourd'hui, Quito voyait défiler dans ses rues les Cucuruchos, c'est-à-dire les encapuchonnés. Miguel María Lisboa, chercheur brésilien du 19è, décrit la fonction du cucurucho : "Le cucurucho ou encapuchonné va demander l'aumône de maison en maison, pieds-nus, sans dire ni un mot ni un son, et il a le privilège d'entrer.".
Ce personnage typique de la procession du Vendredi Saint dans les rues de Quito portait dans ses main une perche qui aidait les pénitents à garder le rythme lors de la marche ou bien à se reposer quand ils prenaient un moment.

Dernière journée en famille

Et oui, toutes les bonnes choses ont une fin et donc, les parents ont fait leur retour sur Quito mercredi après-midi après avoir passé deux jours du côté de Puyo, dans l'Oriente, près de la forêt amazonienne. Ils y ont même passé une journée de découverte le mardi. Après ce bol d'émotions fortes, ils ont repris la Panaméricaine et m'ont retrouvée.

Carte de l'Equateur avec les 4 grandes étapes du voyage parental


Au menu du jeudi, jeudi saint point à ne pas négliger dans ce pays très catholique, le plan est de faire une petite visite à l'UEMPE, mon lieu de travail. La veille, mes étudiants m'ont bien évoqué la possibilité que le président Correa annonce un congé pour l'armée pour le jeudi mais rien n'était sûr...

Nous débarquons donc vers 10h30, une demi-heure avant mon cours, cours sensé être la première évaluation pour mon groupe... C'était sans compter sur le caractère désertique de l'UEMPE. En effet, à peine entrée dans le bureau, on m'annonce qu'il n'y a personne sauf ceux qui sont de garde. J'en conclus donc que mes étudiants ne vont pas montrer le bout de leur nez et que je suis donc off pour ce jour. Nous pouvons néanmoins faire un tour et je montre donc aux parents là où j'officie chaque jour. La classe a la chance d'avoir été décorée la semaine passée pour la visite d'un officier militaire français, mon responsable. La classe a donc revêtu les couleurs de la coopération franco-équatorienne...



Nous remontons en voiture pour repasser à la résidence et tenter d'enregistrer les parents sur leur vol du lendemain... Le web check-in n'est hélas pas disponible à Quito. Que faire donc ? Le temps est encore potable, il n'a pas plu, il faut en profiter. Sur les conseils de mon collègue militaire de garde, nous filons donc sur une patelin nommé La Merced. Là, nous la jouons locale en déjeunant de la traditionnelle "fanesca", le plat typique familial de cette semaine sainte.

hummm, c'est bon la fanesca !

Ce plat est une sorte de soupe cuite dans le lait. On la prépare la veille, il y a du poisson mais aussi plein de pois ou céréales. Pour les uns, il y aurait toutes les céréales qui sont cultivées ici dans le pays et pour les autres, il y en aurait au moins 12 en référence aux 12 apôtres. On y trouve aussi de la banane, un œuf dur et du fromage frais selon les recettes et les familles. Mais en tout cas, les restaurants bouleversent leurs menus pour proposer ce plat.

La traditionnelle Fanesca

Après le repas, nous profitons des bienfaits des volcans environnants : les sources d'eaux chaudes ! Ici, à la Merced, il y a un centre de loisirs qui profite d'une source tempérée. Ayant manqué le coche à Baños, nous nous rattrapons en ce jeudi saint. Il est certes bien agréable de faire trempette dans une piscine en plein air, il y fait bon et cela constitue une belle détente, un dernier moment sympathique avant le départ du lendemain.

Fresque sur le mur d'une école en passant...

Un passage au centre commercial pour quelques courses de dernière minute et nous passerons notre dernière soirée chez moi, à trinquer aux moments passés ici et à ce voyage unique pour les parents.

Vendredi saint, vendredi 22 au matin, derniers kilomètres au volant de l'Aveo rouge ferrari qu'on a oubliée de prendre en photo... et nous arrivons tout pile 3 heures avant le décollage des parents. La voiture est rendue, pas de problème, un souci en moins donc et une dernière clope pour papa avant leur voyage-marathon qui le contraindra à s'abstenir d'en griller une pour quelques heures.

Ils passent la double porte vitrée pour s'enregistrer et récupérer leurs cartes d'embarquement. Je leur dis "au revoir" car je ne peux aller plus loin, j'attends là tout de même au cas où il y aurait un souci mais à peine 10 minutes passent que maman vient me faire signe que c'est bon, ils sont enregistrés et ils peuvent donc aller poster leurs cartes et patienter en salle d'embarquement...



Il est désormais 14h48 à Quito, ils doivent être en train d'attendre leur deuxième avion à l'aéroport de Bogota, celui-là même qui les ramènera outre-atlantique à Madrid. Là encore, ils devront attendre 9 heures pour le dernier vol vers Nantes. Ils n'y arriveront que samedi soir à 22h... Bon voyage à eux donc ! et bon courage à Papa pour supporter le manque et à Maman pour supporter Papa en état de manque ! ;-)

De mon côté, j'ai regagné mes pénates quiteñas dont je vous écris. Ce long week-end de Pâques, je le passe ici à travailler. Ne vous inquiétez pas, je ne manque pas l'occasion d'une nouvelle escapade puisque jeudi prochain, je pars justement sur la côte pacifique pour une semaine du côté de Manta avec les militaires !



Joyeuses Pâques à vous toutes et tous et profitez bien des chocolats et du lundi férié (ici, on travaillera mais on a eu le vendredi) !!

mercredi 20 avril 2011

A la découverte de l'Equateur - Première balade


Vous l'avez compris, samedi soir dernier, les parents débarquaient et avec eux, l'occasion de découvrir ce pays qui m'accueille : l'Equateur.


Dimanche donc petit tour à la "mitad del mundo" et dans le centre historique de Quito.


Lundi fut un jour de transition et d'organisation pour la suite des choses. Tandis que je travaillais le matin, les parents ont pu se reposer et essayer de se faire au décalage horaire, pas facile. Dans l'après-midi, pour s'équiper au mieux et parce que les parents ne parlent pas espagnol (j'avais prévenu pourtant et j'avais fourni une méthode "10 minutes d'espagnol par jour"), la location d'une voiture apparait la solution à leur situation et à leur désir d'indépendance. Bingo, on trouve une agence dans la vallée qui nous évite de remonter à Quito et qui dans le même temps nous permet de la rendre vendredi 22 au matin, à l'aéroport, juste avant leur départ : niquel ! Mon directeur nous dépose (avec un gros 4x4 Chevrolet hydride, la classe) près de l'agence. Nous demandons notre chemin car nous n'y sommes pas exactement. Sans souci, nous y parvenons et là, ô surprise : le monsieur parle français, il a étudié un an à l'Alliance de Paris. On fait le nécessaire et une heure après nous voilà les clés d'une Chevrolet Aveo rouge ferrari en main ! Premiers mètres à bord du bolide pour nous rendre au super méga centre commercial San Luis...

Une découverte pour les parents et un choc aussi par rapport à la pauvreté visible des rues du centre de Quito. Ici, c'est tout à l'américaine avec la partie fast-foods, les magasins de fringues, le supermarché bref, tout ça nous est plus familier même si pratique, car à 2 pas de chez moi, la musique étourdissante et ce "luxe" n'en fait pas un de mes endroits préférés mais bon, on y trouve de tout. On remplit le caddie histoire que les parents partent avec des vivres pour un pique-nique le lendemain mais aussi de quoi trinquer enfin ! Nous goûtons donc avec maman au Zhumir à la pomme verte, une eau de vie locale, miam. Ils goûtent également aux chicharrones, une sorte de chips faite du cuir de cochon, moins miam.

Mardi s'annonce comme le jour du grand départ. En effet, les parents me déposent au matin à l'UEMPE et filent pas trop loin, dans le parc national du Cotopaxi, le deuxième plus haut volcan d'Equateur et le plus connu. L'entrée se trouve au km 44 sur la Panaméricaine, à 30 km environ de chez moi... sauf que les dieux de la météo ne sont pas avec eux en ce jour... Et ils m'appellent en début d'après-midi pour me conter leurs mésaventures (je les laisse vous raconter en détails à leur retour) et leur envie de rentrer au lieu de rester coincés là, pas si loin, dans une auberge où il n'y a rien à faire ni même avec qui parler car la dame, charmante au demeurant, ne parle pas français. :-(


Ils auront au moins fait ça...
Voilà donc que vers 17h, ils m'appellent étant à quelques pâtés de maison de la résidence et essayant de se repérer tant bien que mal. Je les guide à distance et ils parviennent à regagner l'entrée principale. Avec leurs k-way, ils ont l'air chagrin mais tout va bien, leurs déboires les font assez sourire. On se rassure donc et on essaye d'y voir clair pour la suite. En même temps, comme ils disent ici : "Abril, aguas mil" c'est-à-dire qu'avril est le mois le plus pluvieux ici...

Que faire donc ? Envisager une escapade au bord de mer pour être plus ou moins sûr du temps ou bien retenter le coup ? Pas si dépités que ça, nous nous couchons dans l'idée de garder le programme initial...

Et donc, mercredi matin, la météo semble plus clémente, nous permettant même de jouir des sommets enneigés environnants au petit déjeuner, depuis mon balcon.


Le volcan Corazon depuis mon balcon
Le sourire aux lèvres, on ne se démonte pas et sur la route vers l'UEMPE, on a même la chance de voir le même Cotopaxi totalement caché la veille. Les parents avaient eu beau entamer l'ascension en voiture la veille, ils ne savaient pas du tout à quoi il ressemblait et là, ce matin-là, nous apercevons son cône enneigé. La journée démarre donc bien : je file travailler et eux, taillent la route sur la Panaméricaine vers le sud du pays. Papa s'habitue à la manière de conduire d'ici : doubler même sur des lignes continues, se retrouver à trois sur une double voie, on klaxonne bref, tout est permis ou presque. Dans le courant de l'après-midi, après s'être perdus dans Riobamba mais ayant réussi à en sortir à force de demander s'ils étaient sur la bonne route tous les kilomètres, ils touchent au bout, au village de Guamote et à leur hébergement, la fondation Inti Sisa.


Pourquoi Guamote exactement ? Et bien, une chose est bien incontournable en Amérique du sud : le marché. Et là, le jeudi à Guamote, on trouve la plus grande feria indigène du pays. A la fondation, ils font connaissance avec des belges de passage et le jeudi donc, c'est tous ensemble qu'ils découvrent les joies des fruits, légumes et autres victuailles du pays. Venus là ce jour, les paysans de la région avec leurs beaux habits : un régal pour les yeux. Pour les détails aussi, je les laisserai vous conter...


De mon côté, j'ai réussi à obtenir mon vendredi (je n'ai même pas eu à demander, on m'a proposé étant donné les circonstances ;-)) et donc, en ce jeudi après-midi après le déjeuner à l'UEMPE et un petit pot d'anniversaire où la tradition ici veut que celui dont c'est l'anniversaire morde le gâteau. Mais les gâteaux d'anniversaire sont couverts d'une épaisse couche de crème donc devinez la suite... vous finissez bien souvent le nez et la figure plein du dit glaçage blanc. Il est 14h30 quand je suis en route sur la même Panaméricaine emprunté la veille par les parents, vers le sud dans une autre Chevrolet rouge ferrari : celle de Freddy qui descendait justement à Machala, dans la région d'El Oro, l'occasion donc de partager un bout de voyage ensemble avant son départ, le lundi 18 pour Haïti. Sur le chemin, l'idée de m'échapper m'apporte une bouffée d'air et avec ça, même si le temps n'est guère au rendez-vous, je peux apercevoir les Ilinizas.


On file, on trace la route : Latacunga (fief de Clémentine), Ambato puis Riobamba et bientôt Cajabamba. Il est 17h45 et sous une pluie battante, on fait la connexion avec les parents qui ont une minute pour taper la bise à Freddy et le remercier de son soutien. J'embarque dans l'Aveo et nous continuons sur la route vers Cuenca mais nous nous arrêtons donc à Guamote et à l'association Inti Sisa, toujours les belges. Je fais connaissance avec tout le monde, les parents m'ayant en gros dresser le portrait de chacun dans la voiture :
  • les deux belges, professeures de sport et à l'assaut de l'Amérique du sud sur leur vélo, départ du Mexique en décembre et fin du voyage en août à Buenos Aires. Pour plus d'infos, n'hésitez pas à lire les aventures de Gaëlle et Stéphanie ici.

  • Dans la maison aussi, un couple de belges aussi profs d'anglais et néerlandais qui eux, en ce jeudi après-midi ont filé sur les pentes du Chimborazo (le plus haut volcan d'Equateur, 6 310 m) tandis que les parents se faisaient quelques frayeurs sur une voie de chemin de fer désafectée (là aussi, je leur laisserai vous conter).
Un dîner, une soirée agréable et des parents apparemment ravis de leur journée passée sur le plus grand marché indigène d'Equateur. Ils en ont pris plein leurs yeux : les tenues, la viande accrochée, les conditions d'hygiène mais aussi une visite de l'école et donc des câlins avec les enfants.
Les parents avec leurs comparses belges
Le vendredi matin, c'est une autre aventure qui nous attend : le train de la Nariz del diablo (le nez du diable). Pour cela, il nous faut nous rendre au village d'Alausi, à 50 km plus au sud de Guamote. Nous quittons donc nos connaissances belges pour poursuivre notre route.

Il fait beau, nous avons de la chance donc car souvent le matin, les bandes de nuages rendent la progression sans visibilité très lente. En chemin, nous rattrapons même nos cyclistes belges qui faisaient aussi la même route en cette matinée. A Alausi, quelques touristes sont là, autour de la gare, à mon tour d'aller chercher nos billets (aller-retour = 20US$). Le départ est prévu à 11h pour une balade de 2h30 environ. L'attrait de ce voyage réside en deux choses selon les guides touristiques : d'un, le trajet assurément et la technique employée du zig-zag pour effectuer une descente de 500 m environ ; aussi, la possibilité d'embarquer sur le toit du train ! Yahoo ! des émotions fortes en perspective... sauf que et c'est là où les guides sont guère à jour. Le train vient d'être remis en état de marche depuis février et surtout il n'est plus possible d'être sur le toit. En effet, il y a deux ans, deux japonais apparemment sont décédés (je crois décapités par un câble), gore donc. Le meilleur spot serait donc sur le marche-pied à l'arrière du wagon mais où seules 5 personnes peuvent se trouver en même temps, il faut donc tourner.

Autoferros en gare d'Alausi
Après ces quelques considérations, on embarque du côté droit, c'est mieux et on file. Les deux wagons du "autoferro" filent. On a bien vu le train arriver, le vrai en bois mais comme il y a un problème technique, on n'a pas droit à l'original, tant pis. Tout est vert, la pluie faisait des siennes mais tout va désormais bien. On apprécie les paysages, les montagnes verdoyantes et sur la fin, le fait que la voie ferrée frôle le vide, à vous en donner le vertige. Avant de toucher au but qu'est la petite gare réhabilitée (pour les touristes seuls) de Sibambe, on profite de la vue sur le fameux nez du diable. De fait, ce chemin de fer est réputé comme le plus difficile au monde et la difficulté de sa construction a coûté nombre de vies. Pour l'explication, ils ajoutent désormais que la forme de la montagne représenterait le visage d'un indien tendu vers le ciel... Là, j'étais plus perplexe.






En contrebas de la voie, c'est pas large quand même
La fameuse "nariz" (nez) du diable... à vous de le trouver !



A Sibambe, une petite danse folklorique nous est présentée, on profite de la collation offerte et 30 minutes plus tard, on remonte en voiture pour regagner Alausi.

Gare de Sibambe


Groupe folklorique en attente de touristes pour officier...


 Il est 13h30 quand nous atteignons la gare et retrouvons notre bolide rouge. Nous reprenons la route du matin mais en sens inverse, sauf que là, les nuages sont bien là et ces fous du volant équatoriens ne mettent pas tous leurs feux ou même ces chauffards de camion doublent à l'aveuglette. Insensé surtout quand on remarque sur le bitume des cœurs bleus dessinés ça et là pour marquer que là, une vie ou même plusieurs ont été perdues. On aimerait tracer la route mais mine de rien, bien qu'on récupère la Panaméricaine, on avance guère. Au final, pour faire les 150 km environ qui nous séparent de Baños, il nous faudra 3 heures ! Enfin, c'est vendredi, c'est le week-end et Baños est une destination touristique phare où le climat se fait plus agréable que dans la Sierra.

L'adresse conseillée par le Petit Futé s'avère complète, on nous renvoie vers leur annexe : un truc de backpackers avec une petite terrasse abritée, un poste web et une cuisine à disposition et surtout, je l'avoue pour moi : UNE DOUCHE CHAUDE qui me fait défaut depuis 10 jours. Faute à l'administration qui a du mal à se bouger du côté de la résidence... mouais. Une petite balade en ville nous permet de bien cerner le côté touristique de la ville mais un tourisme tant local, équatorien qu'international. Au programme donc du soir : de la truite pour maman et moi, spécialité du coin et un tour en chiva en soirée vers le mirador de la ville (3 US$).


La chiva : kezako ? C'est un camion dont l'arrière a été ouvert et réaménagé avec de simples bancs en bois. On peut être debout, faire la fête car il y a du son et des spotlights ! Ambiance donc sauf que nous, on est plutôt dans une chiva tranquillou avec des familles latinos donc ce n'est pas plus mal. On prend donc de la hauteur, on monte à 2 300 m environ et à nos pieds, la ville de Baños 500 m plus bas. La ville est toute proche, à 10 km environ du volcan Tungurahua, toujours actif et donc qui a provoqué l'évacuation de la ville il y a encore quelques années. Là-haut, un jeune équatorien nous raconte comment ça se passe en cas d'évacuation, où sont les refuges, etc. et après cela, on a droit à un petit verre de canelazo (celui là même dont je vous parlais au début de mon séjour). Il faut bien dire, il n'est pas aussi bon que celui de la Plaza San Francisco lors du concert du Dia del Ejercito. Après, là, des comiques équatoriens font leur show : art populaire à souhait qui fait de cette balade un tour typique pour les familles équatoriennes. Après être redescendus, la chiva vous dépose devant une discothèque si vous voulez aller guincher et pour les autres, comme nous, c'est direction le lit !

Baños de nuit depuis le mirador de la Cruz
 Flèches indiquées la veille par le guide. A suivre en cas de volcan Tungurahua capricieux, c'est pour évacuer !


Samedi matin, on se réorganise : petit déj à l'hostal et changement d'hostal pour un autre, El Oro. Un peu plus haut dans la rue Ambato, moins central donc mais pourquoi pas : un prix attractif 8,50 US$ par personne avec le ptit déj à prendre... sur le toit-terrasse ! Et là, c'est cool car même si l'hôtel ne paie pas de mine, le fait d'être solo là et de pouvoir en profiter, à se balancer dans les hamacs, c'est top. Les bagages déposées dans notre gîte du soir, nous pouvons aller découvrir un autre tour populaire de la région : la route des cascades en direction de Puyo, toujours en chiva (4US$ par personne).

Voici une chiva !


Baños vue depuis le pont San Francisco d'où on peut sauter à l'élastique !


 Arrêt près d'un barrage


 Et ensuite à une tarabita. Une tarabita mmm, qu'est-ce que c'est ? C'est un chariot suspendu qui permet de traverser à une certaine hauteur le lit d'une rivière. Maman est la première motivée, Papa rapport au vide, est moins chaud. J'embarque donc avec Maman, un peu d'appréhension certes, il y a du vent et on a peur que ça ballote mais après avoir vu les gamins revenir et être tout tranquilles, on se dit qu'on doit bien pouvoir y arriver. Et oui, sans souci, même pas trop peur, ça ne bouge pas grâce au câble du dessous donc on fait l'aller-retour avec une pause au milieu pour la photo. On retrouve Papa et on le rassure et l'encourage à faire la prochaine avec nous !

 Vous voyez la nacelle jaune ? et bah c'est ça une tarabita !

 Vue plongeante depuis notre nacelle
 Vue sur la double cascade depuis la tarabita


On remonte en chiva, petit arrêt près de la Pierre des désirs et pourquoi à cet endroit ? Et bien parce qu'une fois de plus, dans la roche se dessine un visage et pas celui de n'importe qui : Jésus-Christ ! Et là, à côté, si vous posez la main droite, vous pouvez faire un vœu et il devrait se réaliser...


Plus loin, on s'arrête à la célèbre double cascade du Manton de la novia. Une autre tarabita (cabine sur filin) nous permet de descendre et là, Papa est de la partie. En bas, on peut traverser la rivière sur un pont de singe et rejoindre au plus près la double cascade, quitte à en prendre une douche ! On est reparti, tarabita pour la remontée et arrêt (trop rapide) au mirador pour LA plus grande cascade, celle del Pailon del diablo. De la chiva, on n'a pas la chance de bien voir ni de bien se rendre compte mais bon, c'est ainsi, le tour est prévu comme ça. Dernier arrête avant le retour vers Baños : la cascade Machay où on peut même se baigner. Nous sommes à environ 25 km de Baños et la forêt amazonienne proche se fait sentir : c'est tout vert, humide et chaud ! On effectue la descente de telle manière qu'on se demande bien si on arrivera à remonter ! On le fait donc aller et retour malgré quelques arrêts et une bonne suée !

 Profil de Jésus dans la roche

 Deuxième tarabita pour la plus grande chute du coin, el manto de la novia

 El manto de la novia




 "Ne pas sauter", on s'en serait douté, non ?

Sur le chemin retour, on prévoit notre programme du lendemain et donc pourquoi ne pas accorder plus de temps à la cascade del Pailon del Diablo, négligée aujourd'hui. En effet, le dimanche matin, nous réemprunterons cette route des cascades pour atteindre Puyo, aux portes de l'Amazonie ! En attendant, en ce samedi après-midi, c'est détente dans les hamacs, regarder les nuages jouer et faire des formes d'animaux dans les cieux. A 18h, on se dirige vers les bains thermaux de la Virgen, seuls bains ouverts de nuit. La présence du volcan fait qu'il y a de nombreuses sources d'eaux chaudes et celles-ci publiques attirent les foules, jusqu'à 55° et elles sont riches en minéraux. Un peu avant 18h, il y a une longue file d'attente, on se décourage donc à prendre notre tour jusqu'à renoncer et grimper juste à côté pour voir comment ça se passe à l'intérieur de la piscine. Nous, on se dit que vu qu'on est toujours réveillé de bonne heure, on le fera au petit matin, les thermes ouvrent à 5h, ce n'est donc que partie remise. A la place, on reprend nos tribulations dans Baños, on goûte aux joies d'un jus de sucre de canne fraîchement pressé sous vos yeux ! On retrouve l'hôtel, sa terrasse, on ouvre une bouteille de vin, on se prépare un petit dîner et Clémentine nous retrouve là. Elle fait donc connaissance avec les parents et réciproquement. Après le repas, une expédition glace s'impose et là encore, miam !



Vue depuis les hamacs de la terrasse
A défaut de baignade dans les bains publics et bien on a fait un tour aux lavoirs


Marché de la canne à sucre
Jus de canne à sucre pressée

 Dimanche, la fin du week-end s'annonce pour Clémentine et moi mais avant d'y penser, on savoure un petit déj en terrasse, histoire de se remplir le ventre pour la journée. A quitter Baños assez tôt, il est 9h30, la route est tranquille et l'arrivée à la cascade del Pailon del diablo ne pose pas de problème. On descend là en direction des chutes. Seul hic, le pont suspendu est fermé pour maintenance (vaut peut-être mieux ça en même temps que de finir au fond de l'eau)... Cela ne nous empêche pas d'approcher la cascade, son tumulte, ses gouttes et son débit impressionnant. Pour approcher au plus près, on peut même se glisser dans une fissure, à se contorsionner, on atteint un point plus haut de la chute, épique.


Marché de Baños, dimanche matin

 Service de bâtons pour descendre à la plus grande cascade, "el pailon del diablo"

 Avec Clementina

 Au plus près de la cascade



 Ayant réparé le bémol de la veille, c'est satisfaits que nous reprenons les lacets de la route des cascades, on passe les différents ponts, on roule puis ralentit coincés tantôt derrière un camion de livraison de gaz tantôt derrière une camionnette à la remorque chargée des membres de la famille ! Il est 13h, nous touchons au but : PUYO !


En chemin, la nature s'était faite de plus en plus verte, abondante : des paysages radicalement différents et une température qui grimpe au fur et à mesure qu'on descend (900 m de dénivelé par rapport à Baños). En passant devant le terminal de bus, Clémentine et moi nous résignons à acheter notre ticket de retour vers la Sierra, à 15h... allez, encore 2 heures de soleil et de chaleur : profitons-en ! Plus loin, dans la ville même, on trouve l'hostal Las Palmas où j'avais réservé une chambre pour les parents. Pourquoi là ? Parce que selon le Petit Futé, le proprio Nelson parle français donc c'est plus pratique pour obtenir des conseils sur que faire dans le coin. Les chambres donnent sur le jardin avec pour compagnons une tortue et un perroquet ! Ils en ont de la chance, non ???



Les sacs déposés, on part à la recherche d'un petit endroit sympa où déjeuner en bord de rivière tant qu'à faire et l'on trouve un petit local où les équatoriens attablés là partagent et savourent un plat frais à base de bananes frites, de thon, de tomates et de grains de maïs version toastés ou version tchotchos, ça fait du bien ! A marcher, on a bien senti la chaleur mais voilà, il est déjà l'heure pour Clem et moi de faire demi-tour et de laisser là les parents à découvrir la forêt amazonienne :-(


Il est 15h, fin du week-end pour nous, il faut rentrer. Il fait beau, chaud, dommage pour nous. La route est longue entre Puyo et Baños mais nous pouvons encore profiter de ces paysages incroyables en se promettant de revenir. Une heure et 45 minutes plus tard, nous passons Baños puis Ambato et Latacunga. Etant donné l'heure avancée et la nuit qui tombe, je préfère rester dormir là, chez Clem, histoire de ne pas me retrouver sans bus à Tambillo, le bled où je fais moi ma connexion pour la Espe, la résidence.


Le week-end ne prendra donc fin que lundi matin quand à 7h, j'embarque dans un bus pour Quito puis descend à Tambillo, reprend un bus Amaguaña sur la place pour rejoindre mon domicile... C'est sans compter sur le bus qui se plante dans un trou et hop, tout le monde descend et change de bus... On est entassé, serré là dedans mais le rabatteur continue à faire monter du monde. On passe par tous les patelins, mon téléphone sonne, il est 9h15, c'est Hugo de l'UEMPE, mon chauffeur du jour ne va pas tarder à arriver. C'était évident, juste le jour où je n'y suis pas, ils envoient quelqu'un de bonne heure ! Je me presse, je grimpe les marches des 4 étages et file sous la douche : ô miracle, l'eau chaude est au rendez-vous ! Le fait d'être allée directement porter réclamation à l'administration le mercredi précédent a donc porté ses fruits, on ne m'y prendra plus, j'irai direct là-haut si cela se reproduit encore ! Une tenue propre pour me débarrasser de ma tenue de baroudeuse et me revoilà partie pour une petite semaine de boulot. Et oui, vendredi c'est vendredi saint et donc ici, c'est férié ! Une nouvelle vadrouille ? Qui sait...


En attendant, ce sont les parents qui profitent des joies de l'Equateur et de la pirogue : veinards !