lundi 28 février 2011

Faux départ...

En ce dimanche soir, je peaufine mes présentations et mon plan de cours pour ce premier jour de classe à l'UEMPE tandis qu'au dehors la belle journée laisse place à l'orage non sans me régaler d'un ciel d'incendie. Sans rire, quand j'ai tourné la tête, j'ai été inquiète une seconde... Faut dire que je me trouve sur ce que l'on nomme ici l'avenue des volcans et que le Cotopaxi, pas si loin, à 28 km, m'avait fait l'honneur d'un clin d'œil le samedi me rappelant la grandeur majestueuse de la nature ! (Bientôt une photo de la bête... histoire de se donner du courage pour l'éventuelle ascension avec Chouchou, 5897 m)

Photo du Cotopaxi (tirée du web en attendant la mienne)


Donc, lundi matin, quasi prête, on vient me chercher, en route pour l'UEMPE et l'officiel de service, le major Muños, m'informe que se tiendra une cérémonie... "ah bon ? Pourquoi?" Cérémonie de remise du pin's de fin de cours pour les relations et communications sociales et début des cours de formation au maintien de la paix et du cours de français... Oh surprise! Et donc... pas de cours ce matin, aaah. Et là, en entrant dans le bâtiment, je rencontre un autre officiel de l'aviation qui m'amène ses gars... Moi : "Ah bon ? "2 fois aujourd'hui, c'est la journée des surprises, j'adore! Ok, et alors ? Et bien, y'en a 4 qui viennent le matin et 4 l'après-midi, ok et vous avez décidé ça comment ? On nous a dit...

Bon bah c'est organisé tout ça, personne ne dit la même chose et dans l'histoire, je suis paumée. J'essaie d'y voir clair car alors qu'on m'avait annoncé des débutants complets, mes chers techniciens d'hélico ont déjà quelques rudiments de français (cours en AF ou cours techniques). J'essaye de démêler les choses, je leur fais passer un test que j'avais prévu dans ma besace pour me rendre compte de l'état des choses puis on convient de se retrouver à 14h pour un petit entretien.

11h30, il nous faut sortir pour THE cérémonie. Je retrouve Freddy tout pimpant dans son uniforme parce qu'il sortait d'une entrevue avec un général. Il est tout aussi surpris que moi par cette cérémonie. Nous sommes conviés à nous asseoir à la tribune officielle et là, j'avais croisé mon directeur juste avant, je suis contente car j'avais décidé de marquer le coup pour le premier cours et j'avais donc ressorti le pantalon noir + haut noir + veste noire = total look black, un classique de chez classique mais heureusement que l'idée m'est passée par la tête avec leur truc de cérémonie... sans quoi, je me serai pointée en jean + baskets + sweet = HONTE totale dans la tribune derrière les différents grands chefs. Bref, j'ai eu droit à la remarque par tous tellement ils n'étaient pas habitués à me voir comme ça.

Nous prenons place et là, oui, spéciale dédicace à toutes celles qui l'ont demandée... la photo avec Freddy ! Et oui, tant qu'à faire aujourd'hui, on était sur notre 31 donc on a profité de l'occasion.



Les différents corps prennent place sur le champ de Mars (et oui, jargon), les officiels font leur entrée au pas sur la musique de circonstance. Le protocole est respecté, je salue d'une petite poignée de main et me lève quand un "grand" arrive même si Freddy m'avait justement confié que les femmes étaient dispensées et que la coutume était qu'elles restent assises. Moi, je trouve ça limite donc, je me lève et présente mes respects comme les hommes. La cérémonie démarre et du coup, heureusement qu'ils sont venus, les 7 de l'aviation représente le groupe du cours de français : ce sont les miens !

8ème promotion pour la formation de Peacekeepers

Remise de l'insigne (j'ai retrouvé le nom en écrivant, c'est mieux que pin's tout de même), salutations, discours et remerciements. Les officiels se saluent, claquent du talon et du chapeau, armes à l'épaule etc. Quelques membres de famille assistent aussi. Quand il faut épingler l'insigne, les officiels militaires de la tribune sont sollicités pour descendre et donc... Priscilla, toute seule, civile, reste là à regarder comment ça se passe. Enfin, l'hymne national, main sur le cœur, le regard devant, et TOUT LE MONDE connaît les paroles. Je me renseigne et vous donne les infos sur l'histoire de l'hymne tant qu'à faire.

La cérémonie se clôt sur l'invitation à rejoindre le salle à manger des officiers pour petits fours, toasts, discours et... groupe de musique ! Imaginez, on est lundi, 13h, la semaine commence bien et des officiels de me dire que c'est pour inaugurer la semaine de carnaval qui a lieu ce week-end ! Le groupe joue de la salsa et invite la foule à danser... Je vois le coup qu'on me regarde : oh mais Priscilla, va falloir danser, faudra apprendre ! Oui, oui, à un autre moment si vous voulez mais on ne va pas chercher à se ridiculiser le premier jour de classe quand même ! Sauvée par le gong, il est 14h, je prends la poudre d'escampette et file retrouver mes gars de l'aviation.

On fait un point ensemble et avec le capitaine Hugo, chef administratif de l'UEMPE, ce qu'on va faire c'est que vous, parce que vous connaissez déjà quelques trucs, qu'il faut certes rafraîchir, vous allez venir le matin et ainsi constituer le groupe de faux débutants et les autres qui ne savent rien, viennent l'après-midi. C'est bon, tout le monde a suivi ? Oui ? Ok, donc à demain, 11h et ne vous inquiétez pas, ça va aller. Pourquoi leur mine défait ? Ils avaient été sonnés par le test, un bon coup de pression, ils ont compris que c'était moi le boss, lol.

Rompez, il est 15h, je me remets donc à mon bureau, le nez dans le premier cours qui aura finalement lieu demain mardi. Quelques réajustements à apporter mais au final, ce premier contact a permis de cibler les profils et de réajuster le tir.

La suite demain donc... Désolée mais la journée a néanmoins été riche, non ?
Vous avez eu droit à une photo de Freddy...

Merci à tous pour votre soutien et vos petits mots !
Et encore un "Feliz cumpleaños" à Anne-Laure, ma parigotte préférée ! Bises !

dimanche 27 février 2011

Repérage nocturne

Qui dit samedi, dit de sortie ?

Apparemment oui, pour l'occasion, direction le Panecillo. Il s'agit d'une colline au cœur de Quito couronnée par la statue de la Vierge ici, reproduction de la Vierge de Legarda visible dans l'église San Francisco. La statue a été amenée d'Espagne et elle est constituée de 7 000 plaquettes d'aluminium. Debout sur le globe terrestre, elle foule aux pieds une couleuvre, symbole du Mal et elle protège la ville de ses ailes déployées. Le soir, de nombreux Quiteños viennent admirer la vue et nous, parmi eux.


De là-haut, depuis le mirador qui entoure le globe, nous pouvons observer à loisir les églises du centre historique.

Ici au moins 5 églises avec la basilique au fond
Santo Domingo

Iglesia de la Merced
Convento San Francisco

La balade se poursuit dans la calle (rue) de la Ronda, une des plus jolies rues du vieux Quito. Elle conserve le charme d'une ruelle traditionnelle d'un petit village espagnol : étroite, pavée et escarpée avec son enfilade de vieilles maisons aux façades coloniales, aux murs blancs, aux toits de tuiles et aux balcons ouvragés. De nombreux restaurants proposent des spectacles folkloriques, les bars jouent la carte du karaoké et on se réchauffe d'un canelazo : la fameuse boisson sucrée et qui réchauffe goûtée la semaine dernière lors du concert.



Faire un tour à la Ronda est une étape incontournable pour les habitants de sortie et pour quelques touristes.



Merci à Edwin, Maria de los Angeles et à Jeanne pour m'avoir fait profiter du tour !

samedi 26 février 2011

La semaine en bref ?

Je me rends compte que je blablatte pas mal tout de même et que vous savez presque tout de ce qui se passe ici depuis 10 jours. Je vais donc essayer de vous tracer les grandes lignes de la semaine, essayer j'ai dit.
Lundi reprise et retrouvailles avec Clémentine voir billet précédent.

Mardi, Clémentine est toujours là et fait donc connaissance avec l'autre héros de ce blog : Freddy, mon chaperon. Elle est sous le charme et lui est ravie de parader avec deux jeunes françaises. Avant de nous rendre à l'UEMPE, nous faisons un petit détour vers les villages d'Amaguaña et Tambillo, étapes-clés si je veux me rendre à Latacunga, fief de Clémentine ! Et oui, car, en prenant les bons bus qui passent juste à côté de chez moi, je peux filer vers le sud et éviter donc de remonter au terminal de bus de Quito et le trafic avec. Ce truc nous ramène donc à environ une heure l'une de l'autre, génial, non ? Une prochaine escapade en perspective ! Puis, visite officielle de Clémente à l'UEMPE et là encore, mes collègues en kaki se montrent aux petits soins, elle est conquise !

Nous repartons vers Quito, passage à l'Ambassade pour nous enregistrer, héla, là encore, il faut un tas de papiers donc on devra revenir. Nous laissons là Clémentine, dans le quartier Mariscal Sucre, celui des affaires, des ambassades à la recherche de deux librairies pour se documenter pour le mémoire. N'oublions pas que nous sommes certes en mission mais que nous avons des comptes à rendre à nos universités. Nous nous promettons de nous revoir au plus vite : pourquoi pas pour le week-end long de 4 jours de carnaval du 5 au 8 mars ?

Nous filons et profitons d'être dans le quartier des affaires pour déjeuner avec le frère de Freddy, en haut poste, contrôleur pour la gestion de l'eau, je crois. Au menu, un restaurant de ceviche, comprenez-là de poissons, fruits de mer. Le ceviche en lui-même connaît quelques déboires orthographiques : selon le bon vouloir de chacun, on trouvera ceviche/cebiche/seviche/sebiche mais la recette reste la même du poisson cru mariné avec des oignons, c'est frais. Après le déjeuner, c'est au tour de la sœurette de Freddy à qui nous allons rendre visite, elle est docteur pour le service de transports publics et donc, la station où elle se trouve est tout au nord... Qui dit au nord, dit aéroport et je vous confirme que les avions atterrissent bien là, tout près, ils vous passent tellement près au-dessus de la tête que ça vous décoiffe (exagération) mais cela reste impressionnant et pas très rassurant... Heureusement, je vis au sud.

La journée se termine là en compagnie de Freddy mais un homme en chassant l'autre... Je peux enfin voir et discuter avec Chouchou via Skype, enfiiiiiiiiin !

Mercredi, jeudi et vendredi sont des journées plus studieuses. En effet, après moultes balades avec Freddy, le besoin de me mettre à travailler se fait sentir : le premier cours, c'est lundi 28 février donc il ne faudrait pas se louper tout de même. Nous passons donc le gros de notre journée à l'UEMPE, moi à mon bureau avec ma clé pour les tiroirs et Freddy en face, qui s'ennuie un peu... Dans le bureau, nous sommes 7-8 mais il y a toujours du passage, souvent masculin, et ça reste convivial malgré les blagues un peu sexistes -militaires obligent, non ? Déjeuner à la table des officiels -j'ai officiellement ma carte bleu de cantine à faire cocher à chaque fois que je mange- qui se compose toujours d'une soupe (lentilles, maïs ou autres) puis d'un plat avec toujours, toujours, toujours du riz et oui, c'est comme ça, c'est sain en même temps et, heureusement, une petite note sucrée avec un gâteau sec.

Pour terminer la semaine en douceur, nous quittons le bureau vers 14h (ça va, hein ?) et Freddy me demande : on va où ? J'en connais un qui ne veut pas rentrer tout de suite. On en profite donc pour aller jouer les fouines. En effet, du côté de la base, il y a des fincas (comme des haciendas en plus petit) et l'une, appartenait à un comte mais il a tout donné à l'armée équatorienne. Le lieu est plein de charme avec même une église, le hic, c'est que tout est à l'abandon et quel dommage ! Allez, zou, les photos !




Et puis fin avec le coucher de soleil en direct de ma fenêtre car oui, oui, hier, c'était dégagé et j'ai eu le droit au spectacle, c'était sympa, rapidement, il a disparu derrière la colline mais y'avait des couleurs sympa !

Le volcan Pasochoa, mon voisin

Coucher du soleil derrière le volcan Pichincha
 
Vous avez vu, j'ai fait assez bref et j'ai ainsi rattrapé mon retard : on est samedi 16h30 !


vendredi 25 février 2011

Au menu du premier lundi : retrouvailles

Cette nouvelle semaine qui commence est encore placée sous le signe de la découverte bien que j'avance pas mal dans ce chapitre.

Avec Freddy, nous étions décidés à affronter les affres de l'administration en nous confrontons au Ministère des Affaires Etrangères d'ici et notamment au service des visas. Nous parvenons à nous garer dans le centre sans trop de difficulté, nous rentrons dans un premier bâtiment et là, à l'accueil, la dame nous renvoie vers une annexe, de l'autre côté du boulevard. Une fois franchi le seuil, des guérites "entrega de documentos" et autres, nous demandons au vigile de garde vers où l'on doit aller : pour nous, au deuxième étage... Là-hat, la blague ! Une salle plein, un vigile à l'entrée et pas de distributeur de tickets : l'anarchie en somme. Et non, apparemment, le vigile se rappellera de notre ordre d'arrivée, on n'y croit absolument pas mais on fait avec. D'autres sont amusés de la situation mais ne sachant pas à quelle heure nous pourrons passer, je sors une feuille de papier et improvise le premier cours de français de Freddy. Au fur et à mesure de nos balades, je lui glissait quelques mots néanmoins, il faut à un moment ou un autre passer à la phase écrite sans quoi il sera incapable de décrypter le code graphologique de la langue de Molière et d'autant plus quand, erreur de ma part sans doute, je lui ai prêté un guide de conversation franco-espagnol. Cette trouvaille faite au marché aux puces autour du musée des Beaux-Arts de Santiago est certes facilitante pour lui mais voyez comment ça marche :

1ère ligne en espagnol : "muy bien, gracias"
2ème ligne en français : "très bien, merci"
3ème ligne le français à prononcer à l'espagnol : "tre bian, merssi"

Aberration de l'orthographe française pour sûr mais ô miracle au niveau de la prononciation... sauf que mon "mauvais" élève zappe la deuxième ligne et ne lis donc pas en français ni ne photographie comment s'écrivent les mots. Je lui explique que c'est peut-être un réconfort des premiers instant mais qu'en cours, ce petit livre est INTERDIT !



Nous poursuivons donc la leçon orthographe et prononciation. Une jeune fille russe qui parle français est amusée de la situation, nous continuons jusqu'à ce qu'une équatorienne en tenue formelle entre dans la salle, le rouleau de tickets sous le bras et vas-y que je distribue de manière aléatoire... Une fois qu'elle est à notre hauteur, nous lui indiquons la nature diplomatique de mon visa et là, ooooooh sésame, ouvre-toi ! Pas besoin de ticket, passez, passez ! Niquel.

Sauf que, et je m'en doutais bien, le visa obtenu à l'Ambassade d'Equateur à Paris et le petit papier qui l'accompagne ne suffise pas à remplir le dossier : formulaire, photo et lettre d'hébergement sont les autres pièces à fournir. Nous en sommes quittes pour une deuxième visite. Affaire à suivre...

Nous profitons d'être en centre-ville pour compléter ma visite et ma prise de repères à Quito : direction le quartier d'El Dorado sur les hauteurs et la colline d'Itchimbia, à l'est. Petit truc : si j'ai le volcan Pichincha sur ma droite, je vais vers le sud, vers le Panecillo, autre point de vue et donc, s'il est sur ma gauche, je vais vers le nord, vers l'aéroport. Pendant la visite panoramique, Freddy, prenant à cœur son rôle de guide, me fait goûter "el capuli" [kapouli], une petite cerise noire un peu amère, spécialité de la région.

Centre culturel d'Itchimbia
El capuli


Après cette parenthèse touristique, retour à l'UEMPE dans la vallée, visite pour faire acte de présence, demander la lettre, rappeler la non-livraison de mon électroménager et déjeuner avec les officiels. A 14h30, nous sommes de retour à la résidence où nous attend le jeune homme du service informatique de l'université : il doit me configurer internet et me permettre ainsi de skyper (appeler via skype) la famille et Chouchou, super important ! Après une bonne demi-heure, il y parvient et je suis soulagée ! Loin de vous tous assurément mais de nos jours, rester en contact est plus facile même si ça a moins de charme que les pigeons voyageurs !



Ce souci en moins, nous repartons vers Quito même où Freddy me lâchera en grande fille que je suis ou presque... Il me dépose à la même station de trolebus fréquentée samedi avec son fils et de là, je rejoins la plaza grande, elle aussi déjà connue, pour retrouver... Clémentiiiiine ! Rappel : qui est Clémentine ? Une jeunette encore ;-), elle était, elle aussi, staigiaire à l'Alliance française de Tarija en Bolivie et nous habitions donc ensemble et ce, pendant 3 mois, de janvier à avril 2009. Nous nous étions revues à Nantes en 2010 et alors que j'annonçais mon départ en Equateur sur Facebook, Clémentine, peu avant Noël, était en joie de m'annoncer qu'on allait s'y retrouver ! Le monde est petit ou comme on dit en espagnol : "el mundo es un pañuelo" = "le monde est un mouchoir". Nous avions, entre autres, ensemble réalisé un petit trek sur l'altiplano andin ou encore célébré LE carnaval indigène d'Amérique du sud, celui d'Oruro : que de beaux souvenirs !

Clémentine et moi - Retour en pick-up ! L'aventure c'est l'aventure !

Et donc, nous nous retrouvons autour d'une table de la terrasse du café du Centre culturel métropolitain, là même où il y avait l'expo le week-end dernier, qui n'y est plus d'ailleurs, dommage ! Egale à elle-même, pleine d'entrain, toujours dans le rush, Clémentine fait son entrée. En quelques lignes, on rattrape le temps perdu et on se met d'accord pour passer la soirée ensemble : viens donc à la maison, lui dis-je ! L'occasion est faite d'inaugurer mon antre et donc, d'acheter quelques babioles. Pour se faire, nous ne tardons pas trop et rentrons avant la nuit vers El Valle :1-taxi du centre jusqu'au terminal d'El Playon, en la Marin puis 2-bus Amaguaña, vert, indiquant ESPE ! Bingo, sans encombre ni difficulté, nous filons à travers les gouttes jusqu'au centre commercial San Luis (et oui, l'autre repère facile), nous descendons là et partons à la recherche de quelques victuailles pour remplir mon frigo désormais en place ! Mais aussi, pour le petit déjeuner, j'achète verres et tasses et quelles tasses, je vous laisse apprécier ! Merci le MegaMAxi, incroyable, on n'est vraiment plus perdus nulle part ou presque car Clémentine s'esclaffe dans les rayons de voir des empanadas à réchauffer, du thé, du vrai, du nutella, du chocolat bref, royal !


La tasse COLLECTOR surtout avec la phrase "Pour Juppé" non présente ici mais absolument peinte de l'autre côté !

Pour ne pas nous compliquer la vie, nous restons "dîner" au centre commercial : vous vous rendez compte de comment nous rentrons trop facilement dans la spirale de la consommation, non ? Un tout au Pizza Hut et nous voilà à la résidence. Je lui fais faire le tour du propriétaire, elle me trouve bien installée -ce qui est vrai-, nous continuons à faire nos pipelettes. Clémentine me parle de son passage au Guatemala en 2009 mais aussi de sa nouvelle mission ici. Rien à voir avec la mission culturelle de l'Alliance, Clémentine est là, basée à Latacunga, à une heure d'ici au sud, au pied du Cotopaxi, rappelez-vous, et de son QG, elle rayonne dans la campagne andine, la sierra, pour rendre visite aux paysans, les former et les aider à gérer l'argent prêté par certaines ONG. Passionnant, dépaysant assurément mais quand il faut serrer la pince d'un grand nombre qui ne se lave pas car il faut dire que l'eau est froide voire glaciale, surtout à Latacunga, une des villes les plus froides d'Equateur ou encore qu'il faut rappeler de temps à autre que les conversations en quechua ne lui sont pas accessibles, cela devient plus délicat. Néanmoins, elle s'y fait, s'y plaît et a déjà appris en un mois à se présenter en quechua : un exemple à suivre !





Vient enfin l'heure du coucher, elle occupe le lit voisin, c'est la première et non la dernière, je l'espère bien !

jeudi 24 février 2011

Equateur-Chili -Match de foot du week-end et "oh la simuuuu"

    * Sport

"Un coup de coude bien particulier" Par Europe1.fr

Publié le 24 février 2011 à 18h45
Mis à jour le 24 février 2011 à 19h19

Un joueur a provoqué un coup franc en se blessant tout seul, le week-end dernier en Equateur.

Les plus grands simulateurs doivent sourire en admirant ce nouveau prodige. Moins de 20 ans et déjà beaucoup de talent. Lors d’un match du championnat sud-américain entre l’Equateur et le Chili, Bryan Paul Carrasco, un défenseur de la Roja, a usé de roublardise pour provoquer une faute. En agrippant lui-même le bras de son adversaire, Carrasco a dupé l’arbitre qui lui a accordé une faute.
Digne héritier de Ravanelli

Tous les fans de l’OM se souviennent encore de l’auto-croche patte génial de Fabrizio Ravanelli. Un geste de génie récompensé par un pénalty. L’Italien a peut-être trouvé son successeur. De l’autre côté de l’Atlantique, le geste a déjà fait le tour du net. La simulation de Bryan Paul Carrasco a même trouvé de nombreux fans sur Facebook. Si la supercherie a échappé à l’arbitre, les caméras ont immortalisé le moment…


Le joueur chilien a trompé l'arbitre en agrippant le bras de son adversaire.

Ce genre de tricherie est déjà arrivé en France. En 2006, Vitorino Hilton, alors Lensois, s'était auto-ceinturé avec le bras du Marseillais Lorik Cana pour obtenir un penalty. Même réussite et encore plus de succès avec l'égalisation lensoise dans la foulée.

Fin de semaine

Ma première grasse matinée éventuelle est interrompue en ce samedi matin par... une intrusion dans ma chambre à 5h du mat'. J'entends quelqu'un tenter de tourner, ouvrir ma poignée, je me réveille, je demande qui va là ? Pas de réponse, je me lève et là, la porte s'ouvre : Oh ! Surprise parce que j'avais fermé la porte. Comment cela peut-il être possible ? Un peu angoissée, je tombe nez à nez avec une grande jeune femme noire qui se trouve bien embêtée, elle aussi. Elle s'excuse, confuse, et m'explique, qu'avant elle regardait la télé ici. Et moi, de lui répondre : "Bah, y'a plus de télé mais y'a moi." Je lui demande comment elle a réussi à ouvrir, elle ne sait me répondre ou ne veut et s'en va... Le stress tout de même ! Tant bien que mal, je réussis à me rendormir et me promets de passer à la réception de la résidence pour expliquer ce qui s'est passé et demandé à ce qu'on fasse passer un mot comme quoi la chambre est désormais occupée et qu'il n'y a plus de télé et donc, que si certaines ont des copies de la clé, qu'elles les rendent ou autres car si des choses venaient à disparaître, ça ne le ferait pas du tout, du tout. Et donc, depuis, j'ai droit à ceci sur ma porte :



Je ne m'arrête pas pour autant et ce samedi marque donc le début de mon indépendance (ou presque). Et oui, avec l'accompagnement constant et apprécié de mon chaperon, il est vrai que je n'ai pas encore eu l'occasion de prendre les transports et commun et pourtant, il va bien falloir se "lancer". Après avoir reçu les instructions de mon lieutenant-colonel préféré, il est 11h environ quand je sors... Tadadada ! Traversée de la passerelle pour gagner "l'arrêt" (non signalé) de bus et de là, je dois monter dans un de ceux de la compagnie "Vingala", ils sont verts et rouges et m'amèneront directement à Quito, 40 min plus tard, du côté de l'Université Catholique, dans le nord de la ville. Je monte donc (vous vous rendez compte que je vous détaille presque tout, lol) et m'assois, la pièce de 0,50$ en main. Le voyage se passe sans souci, j'aperçois à travers la vitre quelques-uns de mes repères pris les jours précédents et vient le moment de payer. Une demoiselle accompagne en effet le chauffeur et joue les physionomistes ; elle passe et encaisse. Lui tendant ma pièce, elle me redonne une pièce d'un dime, ce à quoi je souris car je pense qu'elle m'a arnaquée. Explication : le voyage coûte 0,40$ et ne me rendant qu'un dime, je crois que c'est un centime mais non, il s'agit bien de l'équivalent de 0,10$. Heureusement que je n'ai pas ouvert ma bouche, sans quoi je me serai fait encore plus remarquer.



Au terminus, Alex, le fils de Freddy me récupère et me guidera donc aujourd'hui dans le centre historique. Pour nous y rendre, nous empruntons le trolebus : un bus électrique qui n'est pas sans me rappeler ceux jaunes et violets d'Athènes (0,25$ le trajet). La ligne de trolebus, signalé en vert sur les plans, sillonnent Quito du Nord au sud, la ville s'étend en effet telle une saucisse aux dires des Quiteños. Notre arrêt : Plaza Grande, la place de l'Indépendance, place principale que j'avais pu apercevoir la veille au soir.

Trolebus quiteño
Trolley athénien

 La place est encadrée par la cathédrale, le palais présidentiel mais aussi l'hôtel de ville. Là aussi, clin d'oeil à Gaëlle car la place me rappelle celle d'Aréquipa, au Pérou, mais en moins jolie néanmoins. Je découvre là par le biais d'affiche que la ville est capitale de la culture d'Amérique du sud pour 2011, de nombreuses manifestations en perspective dont celle qui prenait place dans la cours du centre culturel métropolitain : une expo photos, le Photos World Press 2010 (http://www.worldpressphoto.org/; http://fr.rsf.org/concours-world-press-photo-2010-12-02-2010,36446). De belles photos qui me rappellent, elles aussi, une autre expo visité en janvier à Paris au Petit Palais avec Tristan, Max et Julie.

Nick Cobbing for Green Peace: Arctic Melt
Autre photo sélectionnée, une girafe morte de soif au Kenya. Photo de Stefano de Luigi, VII Network pour Le Monde magazine

  Nous continuons notre tour en visitant la cathédrale primada de Quito et le musée de la monnaie où nous pouvons voir l'évolution de la devise utilisée ici : du peso au dollar (2000) en passant par le sucre. Nous faisons une petite intrusion dans l'église de la Compañia de Jesus pour admirer (sans payer) l'intérieur baroque de l'édifice. Qui dit baroque ici dit entièrement fait d'or : incroyable ! N'ayant pas pris mon appareil car je prenais le bus et que je ne savais pas trop ce qu'il en était de la sécurité, j'ai fait des photos mentales et il y a google images pour me fournir les illustrations en attendant une vraie visite en vraie touriste :-) Après le déjeuner et l'habituelle douche de l'après-midi, Alex me raccompagne à ma maison, fin de cette première mini-visite. Très bientôt bien sûr, mes excursions sauront faire des envieux !

Plaza grande, Quito
Intérieur baroque de l'église de la Compañia de Jesus, Quito

  Le lendemain, dimanche, les centres commerciaux gigantesques, traces de l'american way of life qui trouve sa lace ici, font le plein et sont le lieu de rendez-vous des ados. En ce jour, je fais la connaissance de (la jeune ;-)) Jeanne, en échange ici. En effet, lors du séminaire de jeudi, j'avais fait la connaissance de sa mère d'accueil et on était resté sur l'idée de se revoir le week-end. C'est donc chose faite et pour se faire, je les rejoins au Triangulo, un carrefour de El valle de los Chillos, mon quartier, en taxi. Là, je revois donc Maria de los Angeles, je rencontre Jeanne et la grand-mère d'accueil qui vient de Latacunga, au Sud de Quito, au pied du Cotopaxi, le volcan, et où habite aussi Clémentine, ma colloc de Bolivie. Nous nous dirigeons donc vers Quicentro Sur, un "mall" comme on dit ici qui comme les autres, présente boutiques et un hall de restauration rapide. Là, ce qui me fait sourire, ce sont les enfants volants. Il y a un parc d'attraction et les enfants sont dans des voitures dont le circuit est accroché au plafond !

La session shopping est marquée par le passage dans une boutique où il y a du Naf Naf en soldes mais aussi des marques américaines souvent hors de prix chez nous : la bonne affaire. Entre autres repérages, il y a un tee-shirt de touristes qui pour promouvoir les Galapagos (et oui, c'est ici ! et d'après mes collègues en kaki, il y aurait moyen pour que je prenne un vol militaire pour y aller donc pas cher !), présente une tortue, un lézard et deux autres animaux sur un passage piéton tel les Beatles sur Abbey Road. Mais, connaissant mes récents déboires vestimentaires pour cause de prise de poids ou de non adéquation au style formel, je ne craque pas et réserve mes dollars pour acheter une chemise et un pantalon habillé pour mon premier jour de cours, le lundi 28. Il faut montrer que je prends les choses au sérieux, non ?


 Après le lèche-vitrines, nous passons à la boutique de salades de fruits de la maman et puis allons prendre le café chez elles. Il est plus de 20h quand Jeanne et Marita me ramènent à la ESPE, la journée fut agréable et je suis ravie d'avoir fait leur connaissance, un peu de féminité dans mon monde de testostérones, c'est appréciable !

Première sortie nocturne

Je vous le disais donc hier, ce premier vendredi soir en Equateur (18-02-11) sera marqué par ma première sortie "nocturne".

Après avoir enfilé ma tenue "formelle" ou comme on voudra l'appeler, il est 17h quand Edmundo, militaire étudiant à l'UEMPE en relations publiques, vient me chercher pour m'amener à la Plaza San Francisco, une des places-clés du centre historique. Un côté de la place présente une longue façade blanche chapeauté d'un clocher, celui de l'église la plus ancienne de la ville. Derrière la façade, s'étale l'un des plus grands complexes religieux (3 ha) de l'Amérique du Sud. La grandiosité de l'ensemble a encouragé les rumeurs telle celle qui dit que le diable aurait aidé à sa construction. Pour le reste de la visite, il faudra attendre la visite officielle.

Plaza San Francisco


Pour la soirée, nous nous contenterons du carré VIP, au dernier rang tout de même, que nous parvenons à atteindre après avoir pas mal tourné en rond pour trouver une place. Nous nous faufilons, saluons par-ci par-là des militaires encore et toujours, c'est leur soirée en même temps... Une fois assis, nous découvrons le spectacle auquel nous allons assisté : le concert de gala de l'orchestre de l'armée à l'occasion du 182ème anniversaire de la Bataille de Tarqui, du jour de l'armée équatorienne, du civisme et de l'unité nationale.

La Bataille de Tarqui : kezako ? J'apprends en même temps que vous l'histoire du pays qui m'accueille afin de vous faire comprendre au mieux ce qui se passe. "Le 27 février 1829 a eu lieu à Giron, à 44km de Cuenca, sur la route de Machala, la bataille de Tarqui, entre les troupes de la Grande Colombie, commandées par le Maréchal Sucre, et l’armée péruvienne, commandée par le cuencano José Domingo Lamar ; cette bataille, remportée par la Grande Colombie, a servi à définir les frontières de la République de l’Equateur, créée en 1830." Important donc.

Bataille de Tarqui, 27 février 1829

 Il fait nuit, les cloches de l'église sonnent l'Angelus, les officiels, les généraux et leurs familles ont pris place au premier rang, le spectacle peut enfin commencer. Je vous passe le programme mais du classique évidemment dont le Radeski de Strauss ou encore la "Gloria al Ejercito Ecuatoriano" du professeur Luis Izurieta. En parallèle, des petits fours nous sont distribués et avec ça, une petite boisson chaude dont le nom m'échappe mais qui est constitué de naranjilla (petite orange), de canelle et d'alcool, une sorte de vin chaud local qui nous réchauffent en cette soirée un peu fraîche. Un, deux, trois, quatre, Edmundo s'ennuie et me donne donc constamment un verre, en même temps c'est super bon... Le concert est ponctué à son intermède par l'apparition de Pamela Cortez, la Lara Fabian locale.

La naranjilla, petite orange




La soirée se termine sur un immense feu d'artifices, cela fait bien longtemps que les pétards ne m'avaient pas impressionnée comme ça (clin d'œil aux feux de Roscoff et Saint Pol de Léon qui à côté, font office de pétards mouillés). Edmundo me présente enfin ses collègues avec qui nous rentrons vers El Valle, mon home sweet home.

 Conclusion : une soirée agréable et hors du commun, un souvenir sympa en somme.

mercredi 23 février 2011

Premiers repérages équatoriens

Jour 1 - 17 février 2011
Après une première nuit de sommeil, je me réveille de bonne heure et quand on me connaît, c'est quasi un miracle : 6h30 mais cela me permet d'entrer en communication avec vous, 6h plus tard soit vers 12h30 donc ce n'est pas trop mal. Et puis, si je veux petit déjeuner, il faut y être à 7h, et oui, au rythme militaire un peu, le petit déj m'est proposé dans la salle à manger de la direction : chaise couverte et on vous apporte à la table fruits frais et de quoi vous sustenter. Des officiers militaires entrent et me saluent, je reste sage dans mon coin à manger puis je prends la porte de sortie pour retourner à ma chambre et m'occuper en attendant le retour de Freddy, mon lieutenant-colonel chaperon.
 
Au programme du jour, faire connaissance avec ce qui sera mon lieu de travail pendant 9 mois : l'UEMPE : Unidad Escuela Misiones de la Paz de Ecuador. En gros, il s'agit de militaires équatoriens mis à disposition pour les missions du maintien de la paix via l'ONU, des casques bleus donc. Ils sont en place sur différents fronts : Libéria et pour ce qui m'intéressent, la Côte d'Ivoire et Haïti. Freddy partira en effet en avril là-bas pour coordonner des chantiers de reconstruction après le séisme, il fait partie du corps d'ingénierie. Faudra vous faire au jargon, comme moi quoi. (J'ai appris aujourd'hui, 23-02-11, à reconnaître les grades.) http://www.uempe.mil.ec/

 Visite de l'école en passant par les différents quartiers de la base : les bataillons Cotopaxi et Chimborazo (du nom des deux plus hauts volcans équatoriens), les forces aériennes avec des hélicoptères français Super Puma et Gazelle mais aussi des exemplaires russes (nettement meilleur marché mais c'est dans la comparaison BMW et Lada : vive la France !). Ce petit tour de la base me donne l'occasion de serrer de nombreuses mains et Freddy est ravi de me présenter non seulement comme ça professeure de français mais encore comme sa "corvée" du moment ;-) Je rencontre entre autres certaines personnes avec qui j'avais pu échanger par courrier électronique : le directeur, le chef administratif. Tous sont extrêmement chaleureux et disposés à ce que mon séjour se passe du mieux possible : on s'inquiète de mes conditions de logement, si cela me va etc. La journée du jeudi passe ainsi, en balade et en séminaire. Le professeur d'anglais de l'UEMPE nous invite à une conférence donnée par Cambridge Press University à propos des modaux en anglais, il n'est jamais trop tard pour réviser. Après cela, la voiture de Freddy étant bloquée pour cause de "pic et plaque", il nous faut patienter jusqu'à 19h30 avant de la reprendre. Nous en profitons pour boire un café avec son fils, Alex, avec qui je fais ainsi connaissance.


Le vendredi est ponctué d'une réunion en matinée avec le directeur pour faire le point sur l'organisation des cours, le matériel à disposition et l'amélioration de mon habitat. En résumé, je commencerai à donner les cours le lundi 28. A 9h, on passe me chercher ; de 11h à 13h, cours de français intensifs et spécifiques avec Freddy et un autre sergent qui a déjà suivi trois niveaux de cours à l'Alliance de Quito; déjeuner à l'UEMPE et en après-midi de 14 à 16h, cours de français plus général à destination d'un groupe plus important et venant de différents horizons. Bonne nouvelle : j'ai mes vendredis après-midi de libre, à partir de 13h d'où des week-ends de 2 jours et demi dont il faudra absolument profiter pour découvrir le pays (conseil de militaires).


Lors de cette même réunion, le directeur m'informe que le 27 février est un jour férié, ce samedi donc, il s'agit du "Dia del ejercito", jour de l'armée et qu'à cette occasion, le soir-même, le 18, il y a une cérémonie officielle dans le centre historique de Quito. Si je le souhaite, une place VIP peut m'être gardée, pourquoi pas ? Je dis oui, et il m'informe juste qu'il faut s'habiller de manière formelle... Oups, à voir ma touche et en attendant ma réponse "je n'ai qu'un jean", il a serré les dents. Il faut dire que j'ai bien hésité à mettre de quoi dans mon sac et puis non, j'ai juste glissé ma petite veste de tailleur noir, un classique en somme mais avec un jean et des baskets, ça ne fait pas formel. Je regarde donc Freddy d'un air amusé : "tu sais ce qui nous attend : une session shopping..." Mort de rire.


L'autre bonne nouvelle c'est l'enrichissement de ma chambre... N'utilisant pas son mini frigo-congélo, sa cafetière ou le micro-ondes, le directeur m'informe que tout ceci me sera livré ainsi, je serai plus indépendante : royal, non ? Un quasi appartement, non ?


Nous nous quittons là et nous partons donc de ce pas en session shopping. Imaginez la scène dans un grand magasin (je n'ai pas osé le traîner chez Mango), une petite française à la recherche d'un pantalon noir, à faire ses essayages validés par un militaire qui pousse même le caddie. Drôle. Par chance, je trouve du premier coup, un pantalon potable, certes un peu serré mais ça me donnera la motivation pour me remettre au vélo et profiter donc du gymnase en face dont l'accès m'est offert. Nous continuons à la recherche de chaussures mais là, cela va s'avérer plus délicat. Les Equatoriennes sont de petite taille et avec ça, elles ont donc de petits pieds... moi, 1m73, de grands pieds larges 40-41, la tâche va être plus délicate. Et pour le coup : rien. Solution : mettre mes sandales tanzaniennes que j'avais glissées dans le sac. Le hic, un vendredi soir à Quito, en extérieur, je risque de finir avec les orteils bleus. Solution : des collants sans bouts, exprès pour les sandales mais pas pour les tongs, on verra donc la bordure marron mais avec des sandales marron, le soir, on va dire que ça le fera... Il n'y a pas trop le choix !


Après ce moment unique, Freddy m'emmène découvrir une spécialité culinaire du coin : le chancho hornado, cochon cuit au four, grillé. Le long de la route, en effet, de nombreux restaurants présentaient la bête sur leurs étals, on craque donc chez Dieguito. Premières photos pour l'occasion !

  Repus, Freddy me raccompagne et m'abandonne pour le week-end. Il part retrouver sa femme et ses filles dans la province d'El Oro dans le sud du pays. Néanmoins, il me laisse entre de bonnes mains : celles de son fils qui, ce samedi jouera les guides touristiques pour moi mais ça, c'est une autre histoire, ou plutôt, un autre billet !

mardi 22 février 2011

La grande arrivée

Pied posé, sac récupéré, formalité passée, passage aux rayons X des sac, ok, il ne me reste plus qu'à franchir les portes automatiques et à voir si l'on m'attend bien de l'autre côté...
  Bingo, un grand gaillard en tenue de camouflage et le béret bleu de l'ONU sur la tête, je ne peux pas me tromper, il a sa petite feuille : "Priscilla XXX", c'est bien moi ! Allons-y ! A peine sortons-nous de l'aéroport, qu'un autre monsieur se dirige vers nous, lui aussi avec sa feuille "Priscilla XXX"... Quoi ? 2 pour le prix d'un ? Il s'agit là d'un chauffeur de l'ambassade qui venait au cas où personne n'était venu, quelle sympathique intention ! Je suis entre de bonnes mains apparemment, nous le remercions donc et il fait demi-tour.
   
Le ciel est gris, il pleut presque et je m'engouffre dans un pot de yaourt, comprenez une chevrolet, de ces petits modèles un peu comme des twingos avec Freddy, mon chaperon officiel pour le début de mon séjour, on fait alors connaissance. Il m'avoue rapidement être ravi de me voir car il s'attendait à une trentenaire "gordita", (un peu ronde), surtout que Freddy sera un de mes plus assidus élèves car il part le 20 avril en mission à Haïti, territoire francophone. Nous conversons, il me fait prendre quelques repères et me conduit vers mon logement, à la résidence universitaire de la ESPE (Ecole Polytechnique de l'Armée), mes pénates pour ces 9 mois. En route, il me raconte donc vers où nous allons, la vallée de los Chillos, au sud-ouest de Quito même, nous serons à 2 600m soit 200m de moins que la  capitale et cela peut avoir son importance côté climat. Ayant atteri vers 17h30, nous tombons évidemment dans les bouchons, spécialité quitegnienne (quiteño, -a = de Quito) ! Il m'explique que, pour parer à ce problème, la municipalité a récemment mis en place le programme "pico y placa" = "pic (du trafic) et plaque (d'immatriculation)", système inauguré à Bogota, en Colombie. Ainsi, le lundi par exemple, les voitures dont la plaque minéralogique se termine par 1 ou 2 n'ont pas le droit de circuler aux heures de pointe (7h-9h30 ; 16h-19h30), le mardi ce sont les voitures arborant des plaques avec 3 ou 4 qui sont concernées, etc. En juin, le système se durcira, les voitures concernées quotidiennement seront interdites de circulation toute la journée, imaginez un peu  l'organisation que cela demande pour les gens ! Pour les plus riches, ils achètent un deuxième véhicule et pour les autres, transports en commun et quand on commence à connaître Quito, les transports en commun, c'est toute une histoire !  


Nous arrivons tant bien que mal sur l'autoroute et Freddy me demande si j'ai besoin de quoi que ce soit, je lui réponds que j'aimerais dans les plus brefs délais avoir un numéro de téléphone portable ici... Pas de problème, en route, tout près de la résidence, il y a le mall (centre commercial) San Luis, et là, on trouvera. Bah oui, pour sûr, on trouvera... Il est immense le centre commercial ! Jamais vu ça de ma vie et bonne nouvelle, il y a Naf Naf et Mango, pas dépaysée pour un sou, Priscilla ! Carte SIM en poche et crédit sur le compte, mes premiers dollars ont été habilement dépensés ! Et oui, petit rappel, ici, depuis 2000, on utilise le dollar. Il y a eu une crise et la dévaluation du sucre était telle qu'il en fallait 25 000 pour faire 1$ ! Après notre petit stop, nous repartons et gagnons très vite le campus à l'entrée gardée par des militaires, puis nous nous stationnons devant la résidence. Je suis dans le bâtiment des filles au troisième étage et demi et la bonne nouvelle, c'est qu'il y a internet ! Bien que certaines pages telles facebook ne me soient pas autorisées pour le moment, le lendemain, nous irons faire débloquer l'accès étant donné que je suis professeure ici, ne l'oublions pas ! Ma chambre est grande, deux lits une personne rien que pour moi, une salle de bain, un balcon, le luxe, quoi quand on a connu les anciennes chambres de cité universitaire française. Et en plus, on me donne serviettes de bains, on viendra faire mon ménage et il y a un service de repas dans la salle à manger, l'hôtel en somme.On me laisse en solo, je peux annoncer à tous que tout va bien et je file me coucher car bien qu'ayant dormi, je veux tenter de prendre le plus vite le rythme en évitant le décalage horaire et surtout en évitant d'être malade car le changement d'altitude entraîne un certain temps d'acclimatation ! Ma première nuit en Equateur m'attend, je file ! (Mercredi 16 février 2011).
La résidence de l'ESPE
 PS J'essaierai d'illustrer au plus vite les billets mais en attendant, vous savez toujours ce qui se passe et vous pouvez imaginer ! Bises !

dimanche 20 février 2011

Le grand départ

La page tanzanienne ayant été tournée (cf. http://priscientanzanie.blogspot.com), me voilà au coeur de nouvelles aventures, de nouveau en Amérique du Sud. Et oui, souvenez-vous en 2007-2008, je me trouvais au Chili (cf. http://prisciinsantiago.blogspot.com) et au début de l'année 2009, en Bolivie (cf. http://priscienbolivie.blogspot.com) et me voici donc depuis mercredi soir dernier à Quito et ce, jusqu'à la mi-novembre soient 9 mois !
Expérience 1 au Chili, à Santiago la capitale
Expérience 2 en Bolivie, à Tarija, dans le sud du pays
Expérience 3 en Tanzanie, à Arusha au nord du pays
Expérience 4, actuellement, en Equateur, à Quito, la capitale
Pour résumer ma situation, toujours étudiante en Master 2 FLE à Nantes, cette expérience sera mon stage final de professionnalisation avec mémoire-soutenance et à la clé, si tout va bien, le diplôme ! Mais bon, ça ce sera pour novembre à mon retour. En attendant, il y a neuf mois de stage intense et pas dans n'importe quel cadre. Petite explication : j'ai postulé courant février au programme de stages FLE organisé par le CROUS et le MAEE (Ministère des Affaires Etrangères), à ce moment-là, il a fallu émettre des voeux en fonction des offres de stage. Après réflexion, mon trio de tête fut :
 
1° Quito en Equateur / 2° L'Ethiopie / 3° La Tanzanie.


Le dossier bouclé, il faudra attendre le comité de sélection début mai pour connaître mon sort... Et là, le 7, je crois, un courriel officiel m'informe de ma nomination pour le poste de Quito ! Bingo ! Je réalise plus ou moins car en réalité, le départ n'aura lieu qu'en février 2011, quasi 9 mois après... Néanmoins, j'effectue les quelques démarches administratives à faire : convention de stage, formulaire pour la mutuelle et plus récemment, le visa de courtoisie.
Pendant ces 9 mois, j'ai donc continué mon bout de chemin de fletiste : correction de mémoires, professeure de FLE en immersion en juin en Irlande puis mon passage à l'Alliance franco-tanzanienne d'Arusha de la mi-septembre à la mi-décembre 2010. En parrallèle, il y a eu la saison estivale en Bretagne, à la crêperie et les fêtes de fin d'année en famille ou entre amis en France. Bref, tout plein de choses qui font que les grains de sable du sablier se sont trop vite écoulés...

La date du 16 février arrive bientôt. Mon décollage est prévu au petit matin de Paris pour Madrid. Je quitte donc la maison familiale le 14 dans l'après-midi et Brest le lendemain. Le temps des "au revoir" est paradoxal : il s'étend selon avec qui ils ont lieu. Avec Tichacha, lors de notre remontée des Pyrénées vers la Bretagne le 6 février ou avec Titi le dimanche 13; avec Chouchou, sur les quais de la gare (so cliché, lol), avec les grand-mères au téléphone, le soir du 15 et avec les copines au petit matin du 16, à l'arrêt de bus : merci à Anne-Laure et Claire qui ont eu le courage de se lever à 5h du mat' pour m'accompagner. Entre le moment de se quitter et la date effective du départ, l'écart oscille donc et pourtant, la peine est toujours au rendez-vous. Ce départ a, de loin, été le plus difficile mais c'est ainsi et la promesse de visites en avril, en juin ou autres font qu'on ne se quitte pas réellement pour 9 mois ;-)

Le bus pour Orly puis, l'enregistrement du sac pour la soute (15kg je crois sur les éventuels 32kg autorisés, je suis trop forte, je pourrais ramener un max de choses ;-)) et la bonne surprise de se voir annoncer que sur le vol Madrid-Quito, j'ai été surclassée et que je voyagerai donc en Business class. Cela signifie de la place pour étendre ses jambes, des hôtesses aux petits soins pours les 24 privilégiés que nous sommes et pas de bébés qui pleurent ou d'enfants qui crient, le pied ! En attendant d'embarquer pour Madrid, derniers coups de fils avec Papa, Maman, Chouchou et le moment d'éteindre le téléphone pour des raisons de sécurité arrive bientôt... Installée au hublot, je me rends compte que le brouillard se fait de plus en plus épais et par conséquent, nous ne décollerons qu'une heure plus tard... Je ne me rends pas bien compte de l'heure, je roupille déjà et j'ai mal au cou, comme d'habitude car j'ai zappé de sortir mon oreiller gonflable (cadeau de Chouchou ;-)) du sac, la boulette.

Vol sans encombre si ce n'est que nous arrivons à quasi 11h et que l'embarquement pour le vol pour Quito commence dans vingt minutes. J'emprunte donc les escalators, les ascenseurs, le train, l'aéroport de Madrid étant en effet un vrai labyrinthe. Je trouve la porte d'embarquement et devant la file d'attente, j'avoue apprécier la file spéciale Business Class où nous passerons en privilégiés.Dans l'avion, c'est le luxe, le seul hic c'est qu'ayant été surclassée, je ne bénéficie plus d'une place au hublot, mais bon, on ne va pas faire la fine bouche : un siège entièrement inclinable tel un lit, un écran télé plus grand, un repas préparé par un grand chef et des boissons en open bar. J'en aurais bien profité mais trinquer en solo, ce n'est pas trop mon truc donc j'ai testé le jus de fruits et l'eau, soft, quoi. Du dodo, des films et nous arrivons vers 17h30 heure locale soir +6 pour vous, 23h30 à Quito.

L'aéroport Mariscal Sucre se trouve en pleine ville, ce qui fait de l'atterrissage sur piste courte un moment intense du voyage, je crois n'avoir jamais vécu la chose de maière aussi vibrante... Bon, pour ceux qui me connaissent bien et qui ont suivi mes aventures, j'ai pour habitude d'illustrer mes premiers billets avec les photos prises de l'avion avec un bout d'aile si possible. Hélas, en ce jour, je n'étais point au hublot et le brouillard avait pris soin d'embaumer la ville située à quelques 2 850m d'altitude, sur les flancs du volcan Guagua Pichincha qu'on ne voit donc pas, dommage. Pour info, un nouvel aéroport est en construction afin d'accueillir de plus gros avions, son inauguration était prévue pour octobre 2010 mais on l'a compris, j'ai atterri à l'ancien donc il ne doit pas être encore ouvert.

L'aéroport Mariscal Sucre à Quito
Me voici donc en terre équatorienne pour la première fois de ma vie, un passage par la guérite, le visa est accepté, mon entrée autorisée, il ne reste plus qu'à récupérer le sac et à démarrer cette nouvelle aventure !
© Duncan Walker / Istockphoto