jeudi 21 juillet 2011

Canoooooooa !

Clémentine enfin en vacances après 6 mois de stage à sauter de bus en bus pour rendre visite à ses communautés, l’occasion nous est donnée de nous balader. Première excursion : la côte ! Clémentine n’y a pas encore mis les pieds, le croyez-vous ? De mon côté, j’ai déjà pu parcourir la fameuse Route du Soleil au début du mois de mai, de Manta à Guayaquil. Qu’à cela ne tienne, nous irons donc un poil plus au nord, notre objectif, le petit village de Canoa.


 L’idée de départ était de nous y rendre en bus en nous retrouvant au croisement d’Aloag sur la Panaméricaine, Clémentine remontait de Latacunga et moi je descendais de Sangolqui sauf que le matin même au détour d’une conversation triviale de début de cours sur le thème : « qu’est-ce que vous allez faire ce week-end ? », un de mes étudiants évoque son départ imminent (juste après la classe) vers la côte, vers Portoviejo. Ce à quoi je réponds : « moi aussi ». Il n’en faut pas plus car étant donné qu’il va y retrouver sa femme, il est seul dans la voiture… J’appelle Clem et nous voilà vers 14h en route vers la côte, même pas besoin de galérer avec le bus, Angel nous avancera d’une bonne longueur.
Nous empruntons une route que je ne connaissais pas alors, celle de Santo Domingo de Los Colorados (ou de los Tsachilas). Le paysage se fait rapidement vert et tropical, on quitte la Sierra et les hauteurs pour des températures plus clémentes. la route descend, descend, descend, la circulation est fluide mais ils roulent tout de même comme des fous à se dépasser, redépasser… Quelques heures de route et nous traversons : Alluriqui (où nous découvrons la pâte de goyave et où nous retrouvons le sucre en barre molle comme à Baños, ils sont sur leur pas de porte à étirer la pâte avec une clou accroché là, toute une technique, c’est impressionnant), Santo Domingo de los Tsachilas, El Carmen (ville très pauvre selon les apparences et les cabanes en bois qui la constituent) et enfin, l’heure du miam miam, il est presque 17h donc il était temps. Là, à notre stop miam miam, un bus affiche notre destination « Bahia de Caraquez » mais on se dit qu’on aura vite fait de le rattrapper plus loin donc continuons en voiture… sauf que jamais on ne reverra le bus. A Chone, normalement nos chemins se séparent Angel vers Porto Viejo et nous vers Canoa si on trouve un bus… sauf que voilà, on arrive trop tard et plus de bus : que faire ? Angel propose donc de nous pousser jusqu’à Rocafuerte. Il est 19h30 quand nous y arrivons et là, soulagement un bus repart à 21h pour Bahia. La bise à Angel et nous patientons jusqu’à l’heure dite. 22h Bahia de Caraquez, un taxi et direction l’hostal « Bahia Bed and breakfast » réservé par téléphone. A l’approche du centre-ville, les rues ne sont pas très animées pour un vendredi soir, ce sera donc dodo tôt pour être d’attaque le lendemain. Ah oui, l’hostal, tout en bois, vieillot, a les lames de plancher qui craquent, une sacrée odeur de renfermé, un hall de réception avec des portraits à faire peur et des faux cadres peint sur le mur J Notre chambre est au premier étage, un escalier raide raide raide, les marches étroites à monter et là, 5 lits pour nous, une fenêtre qu’on ne peut fermer car les lits ont été placés là et une douche collector : un tuyau qui sort du mur ! Mais bon pour 8$ par nuit par personne avec petit déj, fallait pas s’attendre à un palace.
Le lendemain, par la fenêtre nous découvrons Bahia mais le soleil n’est pas au rendez-vous, un ciel bas, gris, des maisons en bois, des vélos-taxis et des bananes sur le marché d’en bas. Il ne fait pas très chaud mais ça va, c’est agréable… Un peu l’impression d’être dans les vieilles Antilles parfois. Une douche au tuyau, un petit déj tout jaune (jus, fruit, beurre) et nous voilà reparties pour Canoa. Comment faire depuis Bahia de Caraquez ? Et bien vous vous dirigez vers le quai et là, vous montez dans un petit canot à moteur pour traverser la baie (Bahia) et arriver à San Vicente de l’autre côté (0,30$). Pour l’occasion, vous avez une vue imprenable sur le plus long pont d’Equateur construit il y a peu par le corps d’ingénieurs militaires et ils en sont TRES TRES fiers… sauf que bon, par rapport à notre viaduc de Millau, il fait pâle figure mais on ne dit rien de peur de les vexer ;-) Débarquement à San Vicente, un taxi-moto pour atteindre Canoa ? Euh, non, un bon vieux bus dans lequel je me fais faucher ma place à côté de ma copine, une petite vieille dame entrée avant moi a été plus rapide, hihi. 0,50$ et une demi-heure plus tard, on nous dépose enfin à Canoa, petit village de vacances plutôt paisible comparé à l’agitation de Montañita. Il fait toujours gris mais la balade n’en est pas pour autant désagréable.

Bahia de Caraquez

Pont Bahia-San Vicente
miam miam ! Après quelques repérages, on pose les sacs à l’Hotel Bambu, l’hôtel le plus à droite de la plage, agréable et ô mince, repaire à touristes. Tant pis, la cabane est prise et on est contente de se décharger de nos paquetages pour se balader plus librement… Que faire donc ici ? Et bien… rien ! On a eu beau enquêter auprès du personnel de l’hôtel ou d’une agence, la seule chose à faire un peu à l’extérieur c’est visiter une ferme biologique sauf qu’on s’y prend un peu tard et que le transport privé n’est pas dans nos prix donc… farniente sur la plage, dodo, déjeuner de poisson, petite balade, se laisser bercer dans un hamac, boire des jus de fruits et remanger voilà donc ce que fut notre journée à Canoa.

Plage de Canoa





















Bon en même temps, il ne fallait pas s’attendre à autre chose et puis ça fait du bien aussi de se poser et d’en profiter un peu… pas toujours à courir après un bus, Clem en fait déjà pas mal et de mon côté, pour regagner Quito le lendemain… y’en a pour 8 heures ! La journée touche à sa fin et on aperçoit (enfin) le soleil au moment de son coucher mais rapido hein parce que la bande de nuages a vite fait de nous le recacher… On a donc passé la journée à glander sans trop savoir l’heure qu’il était totalement déboussolées même car notre repère solaire n’était plus, bizarre sensation. Le soir, un cocktail, du poisson et du vin pour profiter de la nuit en terrasse et nous voilà somme toute contentes de notre journée à Canoa.





Le lendemain, dimanche 2 juillet, lever pas très tard car il nous faut reprendre la route : 8h, passage du bus pour Pedernales (3$).

Haltères improvisées

Dernier cliché au petit matin : le plagiste en attendant les clients profite de SA plage

10h, nous arrivons au terminal de Pederbales où je laisse Clémentine continuer sa route le long de la côte vers le nord tandis que moi, j’embarque dans un bus tout pourri pour retourner sur Santo Domingo (4$). 13h Santo Domingo, terminal, nouveau bus jusqu’à Tambillo. Seul hic, je suis au numéro 44, c’est-à-dire tout devant à droite avec une vue imprenable sur la cabine du chauffeur. Quand la porte entre la cabine et le bus est ouverte, je vois la route et ça fait peur comment il conduit le type… On a même atterri sur un terre-plein à droite parce que sinon ses freins ne suffisaient pas et on rentrait dans le bus de devant… Je vous jure ces chauffeurs de bus équatoriens, de vrais barjos et avec lui, ses comparses qui la porte extérieure ouverte tendent les bras, style : « je suis le maître du monde ». Des cinglés je vous dis ! Tambillo, je descends du bus encore en marche et manque de me prendre une de ces gamelles, je fais style de rien mais ils doivent rire dans le bus… Descendre sur la place et monter dans un bus Amaguaña, là non plus, pas dans le meilleur état mais avec un chauffeur qui a décidé de prendre son temps donc… on n’avance pas d’un pouce ! L’entre-deux, ils ne doivent pas connaître ici. Enfin, la ESPE est en vue, il est 16h, fin du week-end et du marathon de bus aux chauffeurs fous… jusqu’à la prochaine fois !

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