La semaine passe vite, trop vite... Tandis que Chouchou découvre Quito et le Pasochoa, je dois aller travailler mais mon vendredi libre sera mis à profit pour nous échapper. En effet, le jeudi, Tristan me rejoint à l'UEMPE en début d'après-midi pour se rendre compte de mon environnement de travail : les militaires, les montagnes et ma classe. A peine le cours terminé, nous embarquons dans le 4x4 loué pour l'occasion et nous prenons le large sur la Panaméricaine direction le sud... pas du pays hein, juste de Quito. Une circulation plutôt fluide mais un temps couvert qui ne nous permet pas de faire coucou au Cotopaxi ni même aux Ilinizas, dommage. Nous quittons bientôt la Panam pour une petite route plus paisible à travers les patelins mais la nécessité de trouver de l'essence et du liquide va nous obliger à nous rendre à Latacunga (le seul distrib de Saquisili ne fonctionnant pas, comme souvent ici). Latacunga, c'était pas notre destination, surtout à cette heure, le trafic, impossible de trouver un distributeur si ce n'est sur la place centrale autant dire qu'on a perdu quasi 2 heures... enfin, c'est le charme du voyage.
On arrive à s'en sortir mais il fait déjà nuit, on parvient à prendre la route vers Pujili et de là, une route déserte qui grimpe, grimpe, grimpe nous conduira jusqu'à Tigua. Lors de la montée, nous avons tout de même la chance de découvrir les lumières de Latacunga en contre-bas. Vu l'état de la route en travaux, on est content d'avoir loué un 4x4... Il est 20h30 et nous atteignons notre auberge du soir, la Posada de Tigua... à Tigua, un bled connu pour l'art de ses habitants, un
style de peinture qui représente la vie d'ici. Là, nous accueillent avec nos hôtes, un bébé lama sur le pas de la porte. Sa mère l'ayant abandonné, ce sont eux qui s'en occupent. Une bonne soupe bio, du poulet avec de la crème (oui, oui, incroyable mais vrai !) et des petits légumes nous ravissent et satisfont notre estomac en appétit. Sur ce, nous discutons avec nos hôtes qui ouvrent depuis peu leurs portes aux voyageurs. C'était ça ou vendre donc bon, ils continuent de cultiver et de collecter le lait et pour arrondir les fins de mois, ils nous accueillent et ils le font plutôt bien.
Peinture tigua, avec le Cotopaxi en toile de fond
La peur d'avoir froid par cette altitude (3 500m) me fait me coucher bien couverte et en priant pour dormir correctement... surtout pour se lever un peu avant 7 heures afin de donner le biberon au bébé lama mais aussi d'assister à la traite des vaches... Une vraie Martine à la ferme andine, j'ai même réussi à boire un verre de lait que j'avais tiré moi comme une grande... Il ne manquait plus que la tonte du lama et j'étais bonne ! Un petit déjeuner avec des produits maison (fromage, dulce de leche) nous ragaillardit et nous emplit l'estomac pour nous attaquer à... la laguna de Quilotoa non loin d'ici. Nos hôtes y avaient même des terres mais avec les réformes, comme ils en avaient vraiment beaucoup 3 000 hectares, et bien une partie a été redistribuée aux paysans du coin. On croise les doigts pour avoir beau temps, apparemment ça ira, la saison des pluies est passée mais maintenant ce sont les vents qui viennent vous souffler dans la capuche donc bon comme on s'apprête à en faire le tour (12 km de balade), on se couvre (enfin surtout moi, un short de Tristan sous mon pantalon, double chaussettes et double capuche...). Quelques photos et on remet les sacs dans le coffre pour continuer de zigzaguer entre les montagnes. En route, un coucou aux lamas et on prend même en stop deux petites dames avec les chapeaux d'ici, des feutres vert canard, kaki, marron ou noir et elles y ont glissé une plume de paon. C'est sûr que j'en rapporterai un avec mon panama déjà acheté ;-)
Il est 9h30 quand nous nous acquittons du droit d'entrée à Quilotoa (2$) et sur les conseils du petit papy de service, nous entamons la balade par la droite et lui, bah, il garde la voiture, faut pas s'inquiéter ! Il fait beau, on a de la chance, pas un gros soleil qui va nous cramer mais ce qu'il faut pour nous chauffer un peu. A Quilotoa, vous avez deux options, ou bien descendre dans le cratère, côtoyer l'eau cristalline de ce lac sans fond (légende, bien sûr) et remonter à pied ou à mulet ou bien faire le tour, plus long, moins choisi mais voilà, nous on voulait un peu de grimpette donc on est parti ! Nombreuses sessions photos qui permettent de récupérer son souffle (enfin, pour moi encore une fois vu que Chouchou vient de passer 10 jours à plus de 4 000 m, il est habitué, lui). Une lagune sous différents tons bleus et les seules personnes qu'on croisera, des paysans du coin avec une dame qui nous offrira son plus beau sourire (Chouchou en mode planquette l'a capturé pour vous !). Après eux, la lagune est à nous et ses petites montées qui frôlent les 4 000 m. Un pique-nique à l'abri du vent, le tournage de la vidéo pour le pacs des poulettes, le vol des faucons, deux-trois glissades frayeurs, quelques difficultés dans les montées ensablées et des bandes de nuages qui nous privent parfois du paysage mais nous avançons doucement, mais sûrement. Le challenge fut de réussir à prendre la lagune entière en photo... challenge réussi sur la fin du parcours, tout se mérite ! Il est 16h30 quand nous retrouvons la civilisation et notre carrosse. Le petit monsieur lui aussi est toujours là, il a dû nous attendre toute la journée, seuls touristes à laisser une voiture sous sa surveillance, son salaire du jour en somme.
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Les seules âmes que nous croiserons pendant la rando |
Fleurs de Quilotoa
Un été séparés l'un de l'autre pour mieux se retrouver en septembre et partir à l'assaut de ces montagnes/volcans qui font la beauté de l’Équateur !Pour nous, la balade se poursuit en voiture cette fois, étant donné notre véhicule, nous décidons de nous aventurer sur la boucle de Quilotoa qui permet de traverser des paysages superbes et des villages isolés. Pour les villages, c'est clair, c'est loin, perdu et les gens ne voient pas passer beaucoup de voitures par ici. Du coup, s'il y en a une, ils en profitent, on a encore pris une dame en stop et on a fait pleins de coucous aux enfants sur le bord de la piste (oui, route on ne peut pas dire ça). Le seul hic c'est qu'à cette heure, pour les paysages, c'est tendu, les nuages ont pris possession des lieux et nous privent des ravins impressionnants, tant pis... Chugchilan puis Sigchos et bientôt c'est le déluge, la nuit tombe, ça monte, ça descend, on ne peut vous dire jusqu'à combien on est monté mais ça grimpait sévère parfois ! La nuit enrobe les Ilinizas voisines et nous en prive une nouvelle fois... La route pavée puis bitumée réussit à nous mener jusqu'à la Panaméricaine et de là, à Quito, ou du moins à la résidence où nous passerons notre dernière soirée. Préparatifs du sac pour Chouchou car oui, demain, samedi 18, c'est la date du retour en France... En attendant, c'est le cœur gros que nous nous rendons à l'aéroport et que nous nous disons au revoir.
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